Des dizaines de milliers de fonctionnaires grecs étaient en grève lundi pour protester contre les nouvelles mesures d'austérité négociées entre la Grèce et ses bailleurs de fonds qui prévoient une restructuration de la fonction publique en échange du déblocage d'une aide financière.

Environ 4000 manifestants, selon la police, se sont rassemblés devant le ministère de la Réforme administrative, dans le centre d'Athènes, au moment où la troïka des bailleurs de fonds de la Grèce se prononçait à Bruxelles en faveur du versement de l'aide.

Le rassemblement comptait de nombreux agents de la police municipale, particulièrement ciblés par la restructuration de la fonction publique qui est au coeur des discussions actuelles avec Bruxelles.

«Nous sommes nombreux, nous sommes des travailleurs», pouvait-on notamment lire sur une banderole brandie par les manifestants.

«Dans un pays où le taux de chômage frôle les 30 % et celui des jeunes les 60 %, ces nouvelles mesures vont dans le sens d'un accroissement de la pauvreté», a dénoncé dans un communiqué le syndicat ADEDY, principale organisation de la fonction publique.

La décision finale sur le déblocage d'une tranche d'aide de huit milliards d'euros (près de 11 milliards de dollars), dont 6,3 milliards (8,5 milliards de dollars) venant des Européens, devait être prise par les ministres des Finances de la zone euro qui se réunissaient à 13 h GMT (9 h heure de Montréal) à Bruxelles en présence de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde.

Ils examineront notamment si le plan de réduction du nombre des emplois publics présenté par Athènes remplit les conditions de rigueur exigées par les créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI).

Athènes s'est engagée à supprimer 4000 emplois publics d'ici à la fin de l'année et à imposer des mutations à 25 000 agents administratifs.

Parmi les employés concernés figurent quelque 3500 agents de police municipale qui doivent rejoindre les forces de la police nationale.

Dimanche soir, le maire d'Athènes, Georges Kaminis, a subi à la sortie d'une réunion d'élus locaux dans la capitale grecque, une agression qu'il a attribuée à des syndicalistes opposés aux licenciements.

Mis en cause par M. Kaminis, le syndicat de la fonction publique locale POE-OTE, a nié toute implication dans l'agression.