Le groupuscule d'extrême droite Troisième Voie et son service d'ordre les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), menacés de dissolution par le gouvernement français, se sont autodissous, a annoncé mardi à la presse leur chef Serge Ayoub.

«J'ai dissous pour l'honneur pour ne pas être dissous par d'autres. Ces tartufferies, c'est fini», a-t-il déclaré, précisant que la dissolution était enregistrée depuis «une semaine» à la préfecture.

Le gouvernement «n'a plus aucune raison de nous dissoudre», a ajouté Serge Ayoub alias «Batskin», 48 ans, une figure des skinheads d'extrême droite.

Le gouvernement avait lancé il y a deux semaines les procédures de dissolution de groupes d'extrême droite après le décès du militant antifasciste Clément Méric, le 5 juin suite à une rixe à Paris avec des skinheads.

Les personnes mises en examen après la mort de cet étudiant de 18 ans, dont l'auteur présumé des coups mortels, sont des sympathisants de Troisième Voie.

Le gouvernement avait annoncé que les décrets de dissolution devaient être présentés en Conseil des ministres fin juin ou début juillet.

Avec ses 20 à 30 membres, les JNR forment une sorte de service d'ordre de Troisième voie, créé en 2010 par Serge Ayoub. Crâne rasé, vêtus de noir, les JNR, qui ont participé en mai au traditionnel défilé parisien de l'extrême droite radicale, arborent parfois une devise héritée des fascistes italiens : «Croire, obéir, combattre».

Mardi, les autorités françaises ont annoncé parallèlement qu'une procédure de dissolution a été également engagée à l'encontre de deux autres groupes d'extrême droite, les «Jeunesses nationalistes» et «L'Oeuvre française».

Ces derniers mois, des militants de groupes d'extrême droite ont été impliqués dans plusieurs incidents violents survenus en marge des manifestations de masse organisées contre le mariage homosexuel.