Les pays de l'Union européenne étaient lundi à la recherche d'un compromis sur le lancement cette semaine d'une nouvelle étape dans le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, dans le contexte de tensions politiques dans ce pays.

Le dossier s'est imposé au menu de la réunion à Luxembourg des ministres européens des Affaires étrangères, qui sont apparus divisés sur le message à adresser à la Turquie après la répression des manifestations contre le pouvoir, ont expliqué des sources diplomatiques.

L'enjeu est d'approuver ou non cette semaine l'ouverture d'un nouveau chapitre - le chapitre 22 concernant la politique régionale - du processus de négociations en vue de l'adhésion de la Turquie.

Si un accord unanime des 27 n'était pas trouvé lundi ou mardi, la conférence intergouvernementale destinée à donner mercredi son feu vert pourrait être reportée de plusieurs mois, selon les diplomates.

«Nous ne pouvons ignorer ce qui s'est passé ces dernières semaines», a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, en arrivant à la réunion à Luxembourg.

L'Allemagne, soutenue par les Pays-Bas et l'Autriche, semblait jusqu'à présent le pays le plus réticent à donner une nouvelle impulsion aux négociations, quasiment au point mort depuis plusieurs années. Mais Berlin «recherche un compromis concernant l'ouverture du chapitre 22», a indiqué un responsable allemand.

Le ministre autrichien, Michael Spindelegger, a déclaré qu'Ankara «devait envoyer des signaux positifs avant que nous entamions un nouveau chapitre».

Favorable à une relance des discussions, le ministre suédois, Carl Bildt, a estimé que l'UE n'avait «pas à être guidée par le court terme». «La politique d'adhésion est l'une des plus importantes, l'une des plus réussies» de l'UE car elle «a apporté la paix et la stabilité sur le continent», selon lui.

Lancées en 2005, les négociations ont jusqu'à présent avancé à un rythme extrêmement lent, seul un chapitre sur 35 ayant pu être réglé. Elles bloquent notamment sur la question de Chypre et sur l'hostilité de plusieurs pays européens à accepter la Turquie.

Des journaux turcs ont évoqué une forte réaction d'Ankara si les 27 repoussaient cette semaine la relance des négociations.