La police britannique a espionné la famille et les amis de la victime d'un crime raciste afin de trouver de quoi «les salir», selon le site internet du quotidien The Guardian de dimanche.

Le journal cite un ancien agent infiltré, Peter Francis, qui lui a révélé avoir participé à une opération ciblant les proches de Stephen Lawrence, un adolescent noir poignardé à mort à un arrêt d'autobus à Londres le 22 avril 1993.

La première enquête de police sur ce meurtre avait été entachée de «racisme institutionnel», selon un rapport officiel qui avait provoqué une vive polémique.

La police avait demandé à Peter Francis de se faire passer pour un militant anti-raciste afin de tenter de trouver des informations susceptibles de discréditer la campagne d'opinion lancée pour réclamer une enquête plus approfondie sur la mort de l'adolescent, a indiqué l'ancien agent infiltré au Guardian.

«Ils voulaient que la campagne s'arrête. Ils avaient l'impression que cela devenait énorme», a expliqué Peter Francis. «Dès le début de l'opération, une pression constante était exercée sur moi pour que je trouve n'importe quoi qui puisse discréditer cette campagne», a-t-il dénoncé.

Deux Blancs, Gary Dobson et David Norris, ont été condamnés en janvier 2012 pour le meurtre de Stephen Lawrence. Leur condamnation à la prison à vie a été confirmée en appel en août dernier. La police poursuit l'enquête pour démasquer d'éventuels complices.