Environ 500 personnes, selon la police, ont manifesté vendredi sur la place du Panthéon à Paris pour réclamer la libération d'un opposant au mariage homosexuel condamné à deux mois de prison ferme.Le rassemblement s'est déroulé sans incident et s'est dispersé en début de soirée.

Les manifestants brandissaient des drapeaux français bleu blanc rouge et des drapeaux rose et bleu du collectif La Manif pour tous, qui a organisé pendant des mois de vastes rassemblements contre le mariage homosexuel.

Ils scandaient divers slogans: «Dictature socialiste», à l'adresse du gouvernement, «Libérez Nicolas» ou encore «Nicolas prisonnier, la justice en danger».

Nicolas Bernard-Busse, étudiant parisien de 23 ans, arrêté dimanche sur l'avenue des Champs-Élysées après une manifestation et poursuivi pour rébellion, a été condamné mercredi à quatre mois de prison dont deux fermes.

Cette peine a été assortie d'un mandat de dépôt, entraînant l'incarcération immédiate du militant. C'est la première fois qu'une telle mesure est prise par la justice française depuis le début des manifestations hostiles au mariage homosexuel.

Au micro, un orateur a fustigé «le terrorisme intellectuel qu'on nous impose aujourd'hui», jugeant qu'«en France aujourd'hui, on peut être tout sauf un opposant à la loi Taubira», la loi ouvrant le mariage et l'adoption plénière aux couples de même sexe, du nom du ministre de la Justice Christiane Taubira.

«Nous ne lâcherons rien, jamais jamais», a-t-il promis, reprenant un slogan scandé pendant les grandes manifestations nationales à Paris.

L'avocat de Nicolas Bernard-Busse, Me Benoît Gruau, a pris brièvement le micro pour déclarer que lors de son interpellation, «Nicolas a reçu des coups» et pour dénoncer l'absence de débat contradictoire dans l'enquête. Il a appelé les manifestants «au calme, à la sérénité».

Une manifestation a aussi lieu à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, où quelque 200 personnes ont manifesté pour demander la libération du militant et dénoncer «la répression policière et judiciaire».

Des personnalités politiques ou intellectuelles, principalement de droite, ont demandé dans une pétition la «remise en liberté immédiate» du jeune homme, étudiant à l'Institut de sciences politiques et à l'Institut catholique de Paris.

La loi sur le mariage homosexuel est entrée en application en France avec un premier mariage célébré le 29 mai, suivi de plusieurs autres.