La «fille naturelle» supposée du roi des Belges Albert II, Delphine Boël, s'est dite jeudi victime de «discriminations», raison pour laquelle elle a décidé d'assigner en justice plusieurs membres de la famille royale pour faire reconnaître sa filiation.

«J'ai entrepris cette action extrêmement difficile parce que la situation autour de mon existence s'est dégradée en discrimination à mon encontre et à celle de ma famille», a déclaré Delphine Boël dans un communiqué cité par l'agence Belga. Elle dénonce en particulier la «fermeture de comptes en banque» et «l'interférence dans son travail».

«J'ai essayé de relancer la communication avec Albert par des lettres, via des leaders religieux et d'autres intermédiaires privés afin de normaliser notre situation. Tout a échoué», ajoute-t-elle.

«Je me suis résolue à prendre la décision de faire appel aux tribunaux civils afin d'apporter un peu de clarté et de transparence», explique encore Delphine Boël, en reconnaissant qu'il y a peu de chances que sa démarche permette de renouer les liens avec le Roi. «Mais avec des preuves ADN, mon identité sera certaine», dit-elle.

L'artiste plasticienne de 45 ans, mère de deux enfants, a cité à comparaître en début de semaine, devant le tribunal de première instance de Bruxelles, Albert II, 79 ans, le prince héritier Philippe, 53 ans, et la princesse Astrid, 51 ans, afin que des tests ADN soient réalisés.

Delphine Boël porte le nom de son père légal, Jacques Boël, issu d'une famille de riches industriels anoblis. Sa mère est la baronne Sybille de Selys Longchamps avec qui, selon une biographie retentissante parue en 1999, le futur souverain, alors prince de Liège, a entretenu une longue liaison dans les années 1960, d'où serait née Delphine.

Après la publication du livre, Albert II avait reconnu à demi-mot l'existence de cette fille naturelle, en évoquant, lors de son discours de Noël cette année-là, «la crise» que son «couple a traversée il y a plus de 30 ans».

Mais Albert II n'a jamais reconnu officiellement que Delphine Boël était son quatrième enfant et refuse tout contact avec elle.

Une audience au tribunal est prévue le 25 juin, mais elle devrait se limiter à fixer les dates de futurs débats entre avocats, sans doute vers la fin de l'année.