La lutte contre des inondations historiques en Allemagne se poursuivait mardi dans les régions rurales des bords de l'Elbe dont la crue historique se déplaçait vers le nord, tandis que la situation se stabilisait en Hongrie au bord du Danube.

Les États régionaux de Saxe-Anhalt (nord-est) et du Schleswig-Holstein (nord) étaient ceux qui inspiraient le plus d'inquiétude, le niveau de l'Elbe y continuant sa progression alors qu'il était désormais stable dans les autres régions plus au sud jusqu'ici concernées par les inondations.

Sur toute l'Europe centrale, le bilan humain des inondations était toujours de 19 morts recensés, dont cinq en Autriche et dix en République tchèque, où six personnes sont également portées disparues.

Quelque 9000 soldats étaient engagés mardi pour renforcer des digues en Saxe-Anhalt où quelque 11.300 personnes, dans différents villages, ont été concernées par des évacuations.

Le Schleswig-Holstein se préparait, notamment à Lauenburg (40 km au sud-est de Hambourg), où l'Elbe doit atteindre son plus haut niveau jeudi. La cote d'alerte de 9,30 m a d'ores et déjà été dépassée, à 9,56 m soit cinq mètres de plus que la normale.

Les plus vieux quartiers de cette petite ville étaient privés d'électricité et quelque 400 habitants ont dû abandonner leurs domiciles.

Plus en amont, les autorités ont maintenu l'état d'alerte à Magdebourg où plusieurs milliers de personnes ont été évacuées et n'ont pas encore pu regagner leur domicile.

L'aide aux victimes s'organisait. Dans la foulée de la chancelière Angela Merkel qui a effectué lundi sa troisième visite sur le terrain et a salué le travail «impressionnant» des équipes mobilisées, le président Joachim Gauck a appelé l'Allemagne à se montrer solidaire: «je demande vraiment à chaque personne qui vit loin de la catastrophe de réfléchir et de se dire: et si c'était moi qui était concerné».

Alors que la chancelière a évoqué une facture qui allait «naturellement se chiffrer en milliards», le ministre de l'Économie Philipp Rösler a évoqué mardi matin dans plusieurs médias, la mise en place d'un fonds d'aide aux victimes qui serait alimenté à égalité par l'État fédéral et les États régionaux (Länder), à l'image de ce qui avait été mis en place après les inondations de 2002.

Le gouvernement fédéral et les exécutifs des Länder doivent se retrouver jeudi pour une conférence sur les inondations et leurs conséquences. «Il est clair que l'État fédéral ne laissera pas tomber les gens», a déclaré Mme Merkel.

En Hongrie, la situation était également en voie de stabilisation progressive. Le Danube a poursuivi sa décrue.

Un Conseil des ministres mardi après-midi devait être consacré à l'évaluation du coût des dégâts, ainsi qu'à l'agenda des travaux de remise en état des zones touchées.

«Nous avons encore devant nous un jour et demi à deux jours difficiles», a déclaré le premier ministre hongrois Viktor Orban. Il a remercié les volontaires qui se sont mobilisés, leur demandant de rentrer chez eux, la situation n'exigeant plus leur concours.