Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'entretiendra mercredi avec des représentants des manifestants qui exigent depuis onze jours sa démission, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement à l'issue du conseil des ministres.

«Notre premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations. Je crois qu'il en rencontrera certains mercredi. Et d'autres à un autre moment», a déclaré le vice-premier ministre Bülent Arinç, sans préciser quels groupes seraient reçus par le chef du gouvernement.

«Ils seront informés des faits et notre premier ministre écoutera ce qu'ils ont à dire», a poursuivi M. Arinç.

Dans son compte-rendu, le vice-premier ministre a ajouté que «les manifestations illégales ne seraient plus tolérées en Turquie», sans fournir de plus amples détails. «Nous vivons dans un État de droit. Tout le monde doit être responsable de ses actes dans un État de droit», a-t-il commenté.

Interrogé sur le projet d'aménagement de la place Taksim à l'origine des troubles qui secouent depuis plus d'une semaine le pays, M. Arinç a assuré que son gouvernement se conformerait aux décisions de la justice, saisie de plusieurs requêtes.

«Il existe une décision de justice suspendant les travaux (de réaménagement) et quatre autres requêtes qui n'ont pas encore été examinées. Pour l'instant, nous nous conformons à la décision de la justice. Si le tribunal décide au bout du compte que (ce projet) n'est pas bon, il serait alors possible de revoir le projet», a dit M. Arinç.

Un tribunal d'Istanbul a suspendu le 31 mai le projet de reconstruction d'une caserne militaire de l'époque ottomane à la place du parc Gezi, situé en bordure de la place Taksim, dont la destruction annoncée a été à l'origine du mouvement de contestation.