Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit vendredi ouvert aux «exigences démocratiques» et a rejeté les actions violentes, au huitième jour de la contestation antigouvernementale qui agite la Turquie.

«Nous sommes contre la violence, le vandalisme et les actions qui menacent les autres au nom des libertés (...) nous accueillons de tout coeur ceux qui viennent avec des exigences démocratiques», a dit M. Erdogan lors d'une conférence prévue de longue date sur les relations entre la Turquie et l'UE.

Sur un ton plus conciliant que celui de la nuit, où il avait fermement dénoncé les manifestants, le chef du gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, a assuré qu'il n'avait «aucune hésitation au sujet des revendications démocratiques».

Il a cependant dénoncé une «campagne de mensonges» et de «désinformation» sur les réseaux sociaux au sujet des manifestations en cours depuis une semaine en Turquie, qui ont coûté la vie à 3 personnes et blessés près de 5000 autres.

Principale cible des manifestants, M. Erdogan s'en est pris, sans les nommer, aux alliés de la Turquie qui ont critiqué la brutalité de la police.

«Des événements similaires se sont produits dans plusieurs autres pays, en Grèce, en France, en Allemagne. Ce sont tous des pays de l'Union européenne», a martelé le premier ministre turc.

«Que diront ceux qui essaient de nous faire la leçon de "Occupy Wall Street"?», a-t-il demandé en référence au mouvement de contestation pacifique qui a dénoncé en 2011 à New York les abus du capitalisme financier.

M. Erdogan a répété que le gouvernement maintiendrait son projet très controversé de réaménagement de la place de Taksim à Istanbul, à l'origine des manifestations.

«Je sais ce que veut dire l'écologie. Être un écologiste ne veut pas dire tuer des gens, se comporter comme un vandale et détruire la propriété publique», a-t-il dit.