Les indépendantistes du Front de libération nationale corse (FLNC), qui ont revendiqué en 2012 des dizaines d'attentats dans cette île française, se sont dits prêts mardi à reprendre les armes dans un communiqué publié lors d'une visite dans l'île du ministre de l'Intérieur.

«Nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux», annonce l'organisation en dénonçant «l'attitude ultra jacobine (centralisatrice, NDLR) de la France», dans ce communiqué dont l'AFP a eu une copie. La veille, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait appelé les Corses, «premières victimes des violences», et leurs élus, «à se mobiliser» dans la «lutte contre les mafias».

«Nous ne nous laisserons jamais impressionner par les menaces», a réagi le ministre, interrogé par la presse, soulignant que ce communiqué mérite d'être «analysé». «Il n'y aura pas la moindre négociation sous le diktat des menaces et des bombes», a-t-il ajouté.

Créé en 1976, divisé en plusieurs mouvements (Canal historique, Canal habituel...), le FLNC a revendiqué le 19 décembre 2012 une «nuit bleue», à savoir une vingtaine d'explosions contre des résidences secondaires aux quatre coins de l'île dans la nuit du 7 décembre, en invoquant «une campagne contre la spéculation immobilière».

En visite lundi et mardi en Corse (un peu plus de 300 000 habitants dans cette île en Méditerranée) Manuel Valls est arrivé dans un contexte tendu, marqué en fin de semaine par le 11e homicide de l'année dans l'île et de violents affrontements à Bastia (au nord de l'île) entre des militants nationalistes d'un syndicat étudiant et les forces de l'ordre.

Outre la sécurité, le ministre doit aussi aborder la question du développement économique et institutionnel de l'île.

Manuel Valls s'est opposé à l'une des revendications des nationalistes, la co-officialité du corse et du français: «Il y a une langue dans la république c'est le Français c'est inscrit au coeur de la Constitution, on ne peut pas détricoter la République. Le Français n'est pas négociable, la République et ses valeurs ne sont pas négociables».