Le premier mariage d'un couple homosexuel en France a été célébré mercredi à la mairie de Montpellier (sud), faisant de la France le 14e pays au monde à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe.

Vincent Autin, 40 ans, et Bruno Boileau, 30 ans, qui vivent ensemble depuis sept ans, ont échangé leur consentement en présence de plusieurs centaines d'invités et des représentants de 115 médias du monde entier, après avoir pénétré dans la grande salle de la mairie au son de la chanson Love de Nat King Cole.

«Votre histoire rencontre en ce jour celle de tout un pays», leur a dit la maire socialiste Hélène Mandroux. «Vincent, Bruno, nous allons, vous allez vivre un moment historique. Un moment historique pour notre pays pour notre République».

Après que les deux hommes se sont dit «oui», Mme Mandroux a prononcé la formule consacrée: «Je vous déclare unis par le mariage au nom de la loi».

Auparavant, le couple avait traversé le parvis de la mairie, sous des applaudissements, mais subissant aussi quelques huées, très minoritaires.

Un manifestant avait également allumé à l'extérieur un feu de Bengale, près de camions de retransmission télévisuelle, avant d'être rapidement chassé par des policiers, selon un journaliste de l'AFP.

Entre 50 et 100 policiers avaient été mobilisés et un escadron de gendarmerie mobile - 80 hommes - placé en réserve pour faire face à d'éventuels incidents, le gouvernement ayant répété qu'il ne tolérerait «aucun trouble à l'ordre public».

Le mariage homosexuel, soutenu par la majorité des Français, se heurte à l'opposition d'une partie de la droite et de l'Église catholique.

La ministre du Droit des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, amie des deux mariés, a assisté à la cérémonie «à titre privé».

Parmi les invités figurait aussi une avocate camerounaise qui défend la cause homosexuelle en Afrique, Alice Nkom. «C'est un moment historique», a expliqué l'avocate, élue par le New Yorker parmi les huit personnalités ayant fait l'Afrique en 2012.

La loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, promesse de campagne du président socialiste, a été votée par le Parlement le 23 avril et promulguée le 18 mai par François Hollande.

Mais les opposants à cette réforme affirment ne pas vouloir désarmer: dimanche dernier, de 150 000 à un million de personnes (selon les évaluations divergentes de la police et des organisateurs) ont encore manifesté à Paris, et de violents incidents avec les forces de l'ordre provoqués par des groupuscules d'extrême droite ont conclu cette démonstration de force.

Au fil du temps, les discours de la frange la plus déterminée des opposants se sont radicalisés, avec des appels à la démission de François Hollande, le rejet du jeu démocratique, des dérapages homophobes.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a souhaité mercredi «incriminer davantage par la loi le discours et les actes homophobes».

«On ne lâchera rien, jamais, jamais, jamais», a lancé dimanche l'un des porte-parole du mouvement d'opposition, Ludovine de La Rochère, qui fut il y a quelques années responsable de la communication de l'épiscopat français.

L'Institut Civitas, fer de lance des intégristes catholiques nationalistes, a qualifié mercredi le mariage homosexuel de «boîte de Pandore» qui ouvre la voie à des unions «incestueuses ou polygames».

À l'approche de ce premier mariage, le gouvernement et les socialistes ont cherché à calmer le jeu.

La ministre de la Famille Dominique Bertinotti, dont la présence avait été annoncée, n'a finalement pas assisté à cette cérémonie «plus que symbolique», mais qui relève de «l'intime», a-t-elle souligné.

Ce premier mariage homosexuel «est un moment important dans notre société», a déclaré Manuel Valls. «Un peu de joie, un peu de fête, un peu de bonheur! Ça fait du bien aussi».

Calmer le jeu

Les opposants à cette réforme soutenue par la majorité des Français ont multiplié les manifestations depuis novembre 2012. Au fil du temps, les discours de la frange la plus déterminée se sont radicalisés, avec des appels à la démission de François Hollande, le rejet du jeu démocratique, des dérapages homophobes.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a souhaité mercredi «incriminer davantage par la loi le discours et les actes homophobes».

«On ne lâchera rien, jamais, jamais, jamais», a lancé dimanche l'une des porte-parole du mouvement d'opposition, Ludovine de La Rochère, qui fut il y a quelques années responsable à la communication de l'épiscopat français.

L'Institut Civitas, fer de lance des intégristes catholiques nationalistes, a qualifié mercredi le mariage homosexuel de «boîte de Pandore» qui ouvre la voie à des unions «incestueuses ou polygames».

À l'approche de ce premier mariage, le gouvernement et les socialistes ont cherché à calmer le jeu.

La ministre de la Famille Dominique Bertinotti, dont la présence avait été annoncée, n'a finalement pas assisté à cette cérémonie «plus que symbolique», mais qui relève de «l'intime», a-t-elle souligné.

Ce premier mariage homosexuel «est un moment important dans notre société», a déclaré Manuel Valls. «Un peu de joie, un peu de fête, un peu de bonheur! Ça fait du bien aussi».

PHOTO PASCAL GUYOT, ARCHIVES AFP

Le mariage de Vincent Autin (à gauche), 40 ans, et de Bruno Boileau, 30 ans, concrétise une réforme de société portée par la gauche au pouvoir malgré le rejet d'une bonne partie de la droite et de l'Église catholique.