Les Serbes du Kosovo vont créer une «Assemblée provinciale, en accord avec la Constitution serbe» pour empêcher leur intégration au sein du Kosovo indépendant prévue par l'accord sur la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade conclu à Bruxelles, a déclaré mardi à l'AFP un responsable local.

«La création de cette Assemblée, dans le respect de la Constitution de la Serbie, est de nous défendre de l'accord de Bruxelles qui est anti-constitutionnel et qui prévoit de rattachement de la communauté serbe à la Constitution et aux lois du Kosovo» indépendant, a déclaré M. Jaksic.

Le Kosovo a proclamé en 2008 son indépendance de la Serbie, toujours rejetée par Belgrade.

La réunion constitutive de cette Assemblée devrait avoir lieu dans le courant de la semaine prochaine, a indiqué le responsable.

L'accord de Bruxelles, paraphé le 19 avril sous l'égide de l'Union européenne, porte sur le degré d'autonomie accordé aux 40 000 Serbes vivant dans le nord du Kosovo, une région adossée à la Serbie qui échappe pratiquement au contrôle de Pristina.

En vertu de l'accord, dont une version non officielle a été publiée par la presse, les Serbes vont nommer le chef de la police régionale et auront la gestion des tribunaux, là où ils sont majoritaires, tout en «fonctionnant au sein des institutions légales du Kosovo».

L'accord, bien qu'approuvé par le Parlement serbe, se heurte à l'opposition d'une partie des Serbes vivant dans le nord du Kosovo, qui rejettent toute possibilité d'être exclus du système constitutionnel et légal de la Serbie.

Belgrade, où le gouvernement et le Parlement ont avalisé la mise en oeuvre de l'accord de Bruxelles, a tenté à plusieurs reprises, sans succès, de convaincre les Serbes du nord du Kosovo d'accepter cet accord.

La mise en oeuvre de l'accord de Bruxelles est cruciale pour que la Serbie puisse espérer l'octroi d'une date d'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE.