La mise en place d'un vaste réseau de métro dans toute la région parisienne devrait permettre, du moins en partie, d'effacer la frontière physique et psychologique qui sépare la ville-centre de ses banlieues.

Le boulevard périphérique - ou le «périph», comme l'appellent les Parisiens - a été construit dans les années 60 et 70 en suivant à peu près sur le tracé des anciennes fortifications de la commune de Paris.

À l'intérieur de cette autoroute urbaine se trouvent les arrondissements centraux, densément peuplés et hors de prix pour bien des familles. Dès qu'on «sort» du périphérique, la densité de population baisse du tiers, tout comme les prix de l'immobilier, note Antonio Duarte, architecte-urbaniste et président de l'Association du Grand Paris.

Son organisme propose de recouvrir le quart de ce boulevard de 35 km, dans le but d'effacer la cicatrice urbaine et regagner des terrains. «Le périph, après tout, ça représente 10% du territoire parisien!», lance-t-il en entrevue à La Presse.

Si le projet d'ensevelissement du boulevard reste évanescent, la construction prochaine du Grand Paris Express - qui comprendra 200 km de lignes de métro et 72 nouvelles stations - aura un impact bien réel. De tout nouveaux quartiers seront créés, et d'anciens secteurs mal desservis par les transports devraient connaître un boom de population.

Les propriétaires fonciers qui possèdent des terrains le long du tracé du futur métro se frottent déjà les mains. Selon une étude de JPMorgan citée par Libération, ils ont déjà vu la valeur de leurs actifs grimper de 6% (soit 1,7 milliard d'euros)... avant même la première pelletée de terre!

Des courtiers immobiliers commencent aussi à utiliser le futur métro comme argument de vente, ce qui fait craindre à certains une spéculation abusive. La Loi sur le Grand Paris stipule toutefois que 70 000 nouvelles habitations devront être bâties chaque année dans la région métropolitaine, contre 38 000 aujourd'hui, une offre accrue qui devrait limiter la pression haussière sur les prix.