Les deux partis vainqueurs des élections législatives en Islande en avril ont annoncé mercredi avoir trouvé un accord de gouvernement incluant l'organisation d'un référendum sur l'adhésion à l'Union européenne.

«Nous ne poursuivrons pas les négociations d'adhésion avec l'Union européenne tant que n'aura pas eu lieu un référendum», indique la plate-forme gouvernementale signée par ces deux partis, le Parti du progrès (centre) et le Parti de l'indépendance (droite), traditionnellement hostiles à une adhésion.

Dans l'immédiat, les discussions avec Bruxelles, commencées en juillet 2010 puis suspendues en janvier en vue des élections législatives, ne reprendront pas.

Le nouveau gouvernement a indiqué qu'il devait évaluer leur avancement et les modalités pratiques du référendum.

S'il avait lieu aujourd'hui, le «non» à l'UE serait favori. Les récents sondages sur le sujet montrent tous une majorité d'Islandais défavorables à une adhésion.

Ils sont pratiquement tous d'accord pour refuser que l'Islande se fonde dans une politique commune européenne pour la pêche, l'une des grandes ressources de l'île. Or ce chapitre n'a pas encore été évoqué lors des négociations.

Le gouvernement doit entrer en fonctions jeudi, près d'un mois après les élections du 27 avril. Les deux partis membres de la coalition gouvernementale à venir avaient chacun obtenu 19 sièges sur les 63 du Parlement.

Ils ont indiqué que le premier ministre serait Sigmundur David Gunnlaugsson, 38 ans, du Parti du progrès, et son ministre des Finances, Bjarni Benediktsson. Les noms des autres membres du gouvernement doivent être connus jeudi.

Outre l'abandon de la candidature à l'UE, leur programme de gouvernement reprend les thèmes de campagne qui les rapprochaient, à savoir un allègement du fardeau de la dette immobilière des ménages via une ponction sur les créanciers étrangers des banques islandaises et une simplification de la fiscalité pour parvenir à une baisse du niveau d'imposition.

L'une des principales tâches du gouvernement sera de relancer une économie dont la croissance ralentit.

Si l'île affiche un taux de chômage enviable (5,8%) et une croissance correcte pour l'Europe (1,6% en 2012), la campagne a été dominée par le mécontentement des électeurs après quatre années d'austérité budgétaire sous un gouvernement de gauche, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international.