Un rapport présenté hier par le premier ministre écossais Alex Salmond se veut très positif quant à la capacité du pays à être économiquement indépendant. Cette question déterminera le succès ou l'échec du référendum.

Le compte à rebours jusqu'au référendum écossais sur son indépendance du 18 septembre 2014 est lancé et il est désormais certain que Londres et Édimbourg se rendront coup pour coup afin de convaincre les votants.

Hier, le premier ministre écossais et leader du Parti national écossais, Alex Salmond, a dévoilé un élément déterminant pour l'avenir de sa cause: un rapport de 71 pages sur l'aptitude du pays à être économiquement indépendant.

La conclusion de ce rapport rédigé par des experts nommés par son gouvernement s'avère limpide: «Selon des critères internationaux, l'Écosse est un pays riche et productif. Il n'y a aucun doute que l'Écosse a le potentiel pour être une nation indépendante à succès.»

Les capacités économiques du pays reposent sur ses réserves énergétiques (éoliennes et pétrolières), la qualité de son éducation et son industrie alimentaire, avec en tête la production de whisky.

Elles ont permis au pays d'être en meilleur état financier que le reste du Royaume-Uni, d'être plus productif et au final, à ses habitants de contribuer en moyenne plus que les autres Britanniques.

Le Royaume-Uni, un frein pour l'économie écossaise

Alex Salmond accuse ainsi Londres d'empêcher l'Écosse de concrétiser son potentiel. «Une politique économique non calibrée destinée à tous les pays membres du Royaume-Uni, avec toutes les décisions-clés prises à Westminster, prive l'Écosse des leviers dont elle a besoin pour mettre notre économie sur les pas d'une croissance et d'un emploi plus élevés [...] L'indépendance est essentielle si nous devons construire un pays meilleur, plus prospère et plus juste.»

S'alignant sur de nombreux analystes économiques, il reproche la politique d'austérité déployée par le responsable britannique des finances, George Osborne. Elle aurait selon lui limité la croissance, creusé le déficit et la dette nationale et aggravé le chômage.

Son deuxième motif de colère concerne l'Europe: le premier ministre écossais veut demeurer au sein de l'Union européenne, contrairement à certains de ses homologues anglais, sans toutefois rejoindre l'euro.

Michael Moore, le ministre responsable de l'Écosse dans le gouvernement britannique de David Cameron, a qualifié le document de «quatre chapitres contradictoires avec une couverture luisante. Il est contradictoire de mettre en évidence que l'Écosse réalise les deux tiers de son commerce avec le reste du Royaume-Uni et de proposer une barrière économique au milieu de celui-ci».

Le débat ne fait que commencer, mais il s'avère déterminant: la question économique fera pencher le vote d'un côté ou de l'autre.

Les Écossais doutent et sont aujourd'hui plus largement favorables à plus d'autonomie qu'à l'indépendance. Mais, selon une étude réalisée en 2011, ils restent prêts à soutenir leur premier ministre s'il leur assure d'être plus riche de 500£ (780$) par an.

Source: le rapport L'économie de l'Écosse: l'exposé en faveur de l'indépendance