Une Serbe de Bosnie, Monika Karan Ilic, a été condamnée vendredi à 4 ans de prison pour crimes de guerre commis contre la population civile non serbe à Brcko (nord-est) au début de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95), a-t-on indiqué de source judiciaire.

Il s'agit de la troisième condamnation d'une femme pour crimes de guerre par la justice bosnienne.

Monika Karan Ilic, 37 ans, «a été reconnue coupable de crimes de guerre contre la population civile (...) commis dans le camp de détention "Luka" et dans le commissariat de police de Brcko, en mai et juin 1992», lit-on dans un communiqué du tribunal de Brcko.

Durant cette période, elle a «chaque jour torturé et soumis des civils à des traitements inhumains», selon la même source.

Karan Ilic a été arrêtée en décembre 2011.

Selon des associations de victimes de crimes de guerre, elle avait participé au début du conflit, alors qu'elle avait 17 ans, à des crimes particulièrement cruels commis contre des détenus musulmans et croates dans le camp de détention de Luka.

Selon les médias locaux, elle était à l'époque la conjointe de Goran Jelisic, condamné en 1999 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à 40 ans de prison pour l'assassinat de plus de 100 personnes dans le même camp de détention.

La TPIY a confirmé en juillet 2001, en appel, la sentence prononcée contre Jelisic, qui se faisait appeler «l'Adolf Serbe», du nom du dictateur nazi Adolf Hitler.

Selon le TPIY, entre mai et juillet 1992, des centaines de musulmans et de Croates ont été détenus au camp de Luka.

Deux autres femmes ont été condamnées à ce jour pour crimes de guerre par la justice bosnienne.

Rasema Handanovic, une musulmane, a été condamnée en avril 2012 à cinq ans et demi de prison, alors qu'une Croate, Albina Terzic, a écopé en octobre 2012 d'une peine de cinq ans d'emprisonnement. Une autre Croate est actuellement jugée.

Selon le parquet local pour crimes de guerre, les noms d'une dizaine d'autres femmes sont évoqués dans des enquêtes.