Le séisme de L'Aquila, dans les Abruzzes, au centre de l'Italie, qui fit 309 morts en avril 2009, «n'était pas imprévisible», a assuré un juge dans des attendus déposés jeudi concernant une condamnation prononcée il y a trois mois.

Le tremblement de terre meurtrier «n'était pas vraiment imprévisible», a affirmé le juge Giuseppe Grieco, «car il s'est produit dans la période de retour, c'est-à-dire le laps de temps de répétition des événements de ce genre, prévu pour la zone de L'Aquila», selon les médias.

Cette période de retour, ou la durée moyenne entre deux événements de même ampleur, «a été définie comme étant d'environ 325 ans à partir de l'an 1000», poursuit le juge.

«Il s'est agi d'un séisme qui n'était certainement pas exceptionnel pour le territoire de L'Aquila et absolument en ligne avec la sismicité historique de la zone», a ajouté M. Grieco.

Le magistrat a tenu ses propos dans les motivations de la condamnation en février de quatre personnes pour l'écroulement de la Maison des étudiants qui avait entraîné la mort de huit jeunes.

Trois constructeurs et un technicien se sont vus infliger des peines allant de deux ans et demi de prison (le technicien) à quatre ans (chacun des trois constructeurs).

Ce procès avait fait suite à un autre, beaucoup plus retentissant, qui s'était achevé en octobre 2012 par la condamnation à six ans de prison de sept scientifiques membres de la Commission des grands risques.

Six jours après une réunion de cette commission à L'Aquila, qui s'était conclue par des estimations rassurantes pour la population, un tremblement de terre d'une magnitude de 6,3 avait ravagé cette ville médiévale et les villages voisins, faisant 309 morts et provoquant l'effondrement de très nombreux immeubles.

Le sismologue Enzo Boschi, qui faisait partie de cette commission, a réagi jeudi aux attendus du juge Grieco, réaffirmant que les séismes sont «imprévisibles».

«Les tremblements de terre n'ont jamais été prévus jusqu'à présent par personne. En l'état actuel des connaissances, on ne peut pas prévoir les séismes. Ce qui est possible de faire et ce que font les pays développés, c'est rendre plus sûrs les immeubles de manière à réduire les dégâts», a-t-il dit.

La condamnation de la commission avait déjà provoqué l'émoi à l'époque dans la communauté scientifique, inquiète qu'on puisse mettre en cause sa responsabilité face à ce type de catastrophes naturelles.