Les autorités musulmanes en Belgique ont mis en garde mercredi les jeunes tentés de partir combattre en Syrie, en affirmant que le Coran n'incitait pas à se battre et qu'ils risquaient de se radicaliser au contact de groupes extrémistes luttant contre le régime d'Assad.

«Leur retour après la fin du conflit est beaucoup plus redouté que leur départ», ont averti les principales organisations musulmanes en Belgique, dont le Conseil européen des Oulémas marocains, la Ligue des Imams et l'Union des Mosquées.

«Il est à craindre que ces jeunes n'adoptent les programmes des groupes extrémistes aux côtés desquels ils combattent, ce qui compliquera leurs relations avec leurs concitoyens européens» lorsqu'ils rentreront en Belgique, estiment-ils dans un texte destiné à être discuté dans les mosquées.

Le gouvernement belge avait appelé en avril à la mobilisation des représentants religieux après le départ de plusieurs dizaines de jeunes Belges pour aller combattre aux côtés des rebelles depuis le début du conflit syrien. Une partie de ces combattants seraient notamment issus de la communauté d'origine marocaine, très importante dans le royaume, tandis que d'autres sont des convertis, selon les témoignages de proches publiés par les médias belges.

Dans leur texte, les imams affirment qu'«il est difficile de trouver des justifications morales pour tout conflit armé» et que s'y impliquer «sous l'emprise d'une quelconque impulsion mène à la perte certaine de l'âme humaine».

Soulignant la complexité du phénomène, le responsable du Conseil des oulémas, Khalid Hajji, a souligné que «la frustration» des jeunes musulmans jouait un rôle, mais qu'il serait «une erreur de mettre seulement l'accent là dessus» sans tenir compte de «l'endoctrinement».

La police belge a interpellé plusieurs personnes et mené de nombreuses perquisitions en avril dans le cadre d'une enquête sur les filières de recrutement, notamment dans les milieux islamistes d'Anvers (nord), de Malines (nord) et de Bruxelles.