Onze islamistes britanniques ont été condamnés vendredi à des peines de prison pour avoir planifié des attentats, qui avaient le soutien d'Al-Qaïda selon le juge, et auraient pu être plus meurtriers que les attaques du 7 juillet 2005 à Londres.

Irfan Naseer, 31 ans, considéré comme le chef de la cellule basée à Birmingham (centre), a été condamné à la prison à vie assortie d'une période de sûreté de 18 ans par le tribunal londonien de Woolwich.

Les deux autres principaux coaccusés, tous deux âgés de 28 ans, Irfan Khalid et Ashik Ali, ont écopé de peines de respectivement 18 ans et 15 ans de prison pour avoir préparé ces attentats, entre Noël 2010 et leur arrestation, en septembre 2011.

Le groupe d'hommes prévoyait de faire exploser jusqu'à huit bombes placées dans des sacs à dos et éventuellement d'autres engins déclenchés à distance dans des lieux très fréquentés. Le groupe semblait vouloir cibler Birmingham, selon le juge, mais la police n'a pas établi où et quand ces attaques devaient avoir lieu.

«Votre complot avait la bénédiction d'Al-Qaïda et vous aviez l'intention de dépasser les objectifs d'Al-Qaïda», a déclaré le juge du tribunal londonien de Woolwich, en s'adressant à l'accusé principal, Irfan Naseer.

«Cette équipe d'individus déterminés et complètement radicalisés prévoyait de nombreux morts, et vous, Naseer, étiez leur chef», a encore déclaré le juge Richard Henriques. «Je n'ai aucun doute que vous auriez poursuivi vos projets sans l'intervention» des autorités, a-t-il dit.

Le magistrat a estimé qu'il devait «endosser la responsabilité d'avoir envoyé quatre jeunes hommes au Pakistan pour entraînement au terrorisme».

Selon le juge, Irfan Naseer «avait cherché à recruter une équipe de six à huit kamikazes pour mener des attentats spectaculaires, dont l'un coïnciderait avec l'anniversaire» des attentats du 11-Septembre aux États-Unis ou de ceux de Londres.

Huit autres membres du groupe ont également été condamnés vendredi à des peines comprises entre 12 et 3 ans.

Lors de leur procès, le procureur Brian Altman avait déclaré que les attaques prévues étaient d'une «échelle qui aurait pu être plus importante que les attentats de Londres de juillet 2005». Le procès avait aussi révélé que l'un des coaccusés, Irfan Khalid, voulait faire de ces attaques «un autre 11-Septembre».

Les attentats perpétrés le 7 juillet 2005 dans les transports en commun londoniens au lendemain de l'attribution des JO, avaient fait 52 morts, en plus de quatre kamikazes.

Selon la police, les trois principaux responsables condamnés vendredi étaient fortement influencés par les enseignements de l'islamiste américano-yéménite Anwar al-Awlaki, tué dans un raid américain au Yémen en 2011.

Lors du procès, il était apparu qu'ils avaient recueilli des milliers de livres sterling destinés à des attentats et non à une oeuvre de bienfaisance comme ils l'affirmaient. Ils avaient cependant perdu les trois quarts de la somme récoltée en spéculant sur les marchés des devises.

Ce complot est, selon la police, le plus important déjoué depuis les projets des islamistes qui voulaient faire sauter des avions au-dessus de l'Atlantique au moyen d'explosifs liquides en 2006.