Plus de 11% des électeurs bulgares se déclarent prêts à vendre leur vote lors des élections législatives anticipées du 12 mai, contre 9,5% avant les dernières législatives de 2009, selon un sondage de l'institut NCIOM publié vendredi.

Sur 1 120 interrogés, 4,7% se disent prêts à se déplacer le jour du scrutin et à voter pour n'importe quel parti à condition d'être payés. De plus, 6,6% déclarent être prêts à voter pour un parti qu'ils jugent acceptable, contre une somme d'argent.

Dans le pays le plus pauvre de l'Union européenne (officiellement le salaire moyen s'élève à 766 leva, 392 euros), le niveau de vie et l'intention de monnayer son vote sont deux éléments qui ne sont pas directement liés, a constaté l'institut dans son étude effectuée du 10 au 15 avril.

Près de 40% des interrogés ne souhaitent pas se déplacer pour aller voter, exprimant des doutes sur l'honnêteté du déroulement du scrutin.

Pour l'institut NCIOM, le message: «La vente et l'achat de vote est un crime», obligatoirement diffusé lors des interventions des partis à la radio ou à la télévision, n'a pas d'effet sur les électeurs.

L'adjointe du procureur général, Assia Petrova, a récemment confirmé que «le commerce des voix a commencé», les prix allant jusqu'à 100 leva (50 euros) par voix.

Elle a indiqué que 102 personnes avaient été condamnées après les élections présidentielles et municipales organisées en octobre 2011, dont deux peines de prison. Elle a toutefois reconnu que les organisateurs de ce trafic demeuraient généralement intouchables.

Le parti conservateur GERB de l'ex-premier ministre Boïko Borissov qui avait démissionné le 20 février sous la pression de la rue est actuellement en tête des sondages, NCIOM le créditant de 23,9% des électeurs, contre 17,5% pour les socialistes.

Une étude menée par le syndicat bulgare KNSB révèle que 23% des ménages en Bulgarie, soit 1,6 million de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 216 leva, soit 110 euros par mois.