Comme solution de rechange aux thérapies à base de cellules embryonnaires, le Vatican va organiser jeudi un deuxième congrès en deux ans pour promouvoir la recherche sur les cellules souches adultes, ayant le mérite à ses yeux de ne pas détruire la vie.

Dans une conférence de presse, le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, a présenté mardi ce congrès, de jeudi à samedi, auquel participeront de nombreux chercheurs, en particulier le prix Nobel de médecine 2012, John Gurdon, biologiste moléculaire britannique.

Il répond à de «nombreuses demandes» et notamment au «cri» de ceux dont les proches sont atteints par des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, a-t-il fait valoir.

L'Église, a-t-il expliqué, démontre qu'elle «n'intervient pas seulement négativement» par des condamnations sur la recherche embryonnaire, et que son engagement pour les guérisons ne se résume pas à des «mots».

L'utilisation des embryons pour soigner ces maladies est proscrite par l'Église qui considère qu'elle détruit la vie.

«Les bénéfices» des thérapies à base de cellules souches sont «considérables», a argumenté le cardinal italien. Selon ses promoteurs, cette recherche est plus «efficace» que celle sur les cellules embryonnaires, au-delà même du «débat éthique».

C'est ce que le congrès voudrait mieux faire connaître, alors que cette alternative médicale est mal connue ou l'objet de stéréotypes. Il fera témoigner des personnes guéries grâce à ces thérapies.

Les résultats seront présentés au pape François. «Je les lui amènerai personnellement afin d'obtenir de lui une réponse motivée», a indiqué le cardinal Ravasi, soulignant toutefois que le nouveau pape ne devrait pas recevoir les participants au congrès.

Les cellules embryonnaires possèdent des «limites» comme «le risque de rejet, la capacité à développer des tumeurs», a souligné Mgr Tomasz Trafny, responsable du département scientifique du Conseil de la culture. «Les cellules souches adultes peuvent fournir les mêmes performances sans ces limites», a-t-il dit.

Comme le précédent en novembre 2011, ce congrès est organisé en collaboration avec le laboratoire américain NeoStem, dirigé par Robin Smith, également présidente de la «Stem for Life foundation».

Les cellules souches issues des tissus et des organes --par exemple moelle épinière, sang et foie-- peuvent guérir des maladies comme la sclérose en plaques. Mais les coûts sont très élevés. Benoît XVI, recevant en 2011 les congressistes, avait appelé à faire profiter de ces thérapies «tous, indépendamment des moyens financiers».