La police de Manchester a annoncé jeudi sa décision d'enregistrer les plaintes pour agression contre les punks, gothiques et autres «emos» au titre de «crimes motivés par la haine» raciale, la xénophobie, la religion, le handicap ou l'homophobie.

«Les gens qui souhaitent exprimer librement l'identité culturelle de leur sous-culture ne devraient pas être la cible de crimes motivés par la haine», a relevé l'adjoint au chef de la police de Manchester, Garry Shewan.

«À compter du mois d'avril 2013, la Greater Manchester Police enregistrera comme «crimes motivés par la haine» les plaintes relatives à des sous-cultures alternatives», a ajouté un porte-parole de la force de police régionale.

Il a précisé que cette décision s'inscrivait dans le cadre «d'une démarche visant à mieux comprendre les souffrances endurées par les victimes de crimes en raison de leur apparence, et à apporter une réponse plus appropriée».

C'est la première fois qu'une force régionale de police britannique annonce sa volonté de protéger les punks et emos héritiers de la culture punk-hardcore, ou les «gothiques» généralement vêtus de noir de la tête aux pieds.

Les emos maquillés et empruntant des habits féminins sont souvent la cible de moqueries sur leur orientation sexuelle présumée.

La police a fait rajouter une case «autre» sur son site officiel «True vision» invitant les membres du public à dénoncer les crimes motivés par la haine enregistrés dans cinq catégories distinctes : homosexualité, transsexualité, race, religion, handicap.

La prise en compte des punks et gothiques n'a cependant pas encore trouvé sa traduction dans la loi.

Cependant, la secrétaire d'État à l'Égalité Lynne Featherstone a estimé l'an dernier que le registre national des crimes motivés par la haine, avec ses cinq catégories, constituait «une liste incomplète».