L'oligarque russe Boris Berezovski a été retrouvé sur le sol de sa salle de bains avec «un lien autour du cou», a indiqué jeudi un responsable de la police à l'ouverture d'une enquête au Royaume-Uni sur les circonstances de son décès.

Berezovski, 67 ans, a été découvert mort samedi dans sa résidence d'Ascot près de Londres par un employé. Il avait «un lien autour du cou et un morceau du même tissu (a été trouvé) sur la barre de douche au-dessus de lui», a déclaré l'inspecteur Mark Bissell.

Le policier a précisé que Boris Berezovski avait été vu vivant pour la dernière fois à 21 h 05 le soir précédent par le même employé.

L'inspecteur a répété que le décès était probablement dû à une pendaison, comme l'avait révélé une autopsie rendue publique lundi soir.

Il a précisé que des examens toxicologiques sur le corps du dissident étaient toujours en cours, et allaient prendre plusieurs semaines. Des recherches sont également menées dans la résidence de l'ex-milliardaire à Ascot, ville cossue située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.

L'autopsie n'a révélé «aucune trace d'une lutte violente» précédant la mort et la police a jusqu'ici indiqué n'avoir aucune preuve de l'implication d'une autre personne.

L'implication d'un tiers dans le décès qui a suscité de nombreuses spéculations, «ne peut pas être complètement exclue tant que les examens restent en cours», a toutefois déclaré le policier.

L'inspecteur Mark Bissell s'exprimait à l'ouverture jeudi matin à Windsor, près de Londres, d'une enquête sur les circonstances de la mort du dissident. L'audience a aussitôt été ajournée à une date ultérieure.

Dénommée «inquest», ce genre d'enquête est destiné à établir les circonstances exactes d'un décès en cas de mort violente ou inexpliquée. Menée parallèlement à l'enquête policière, elle ne débouche pas sur un procès et ne vise pas à établir les responsabilités pénales ou civiles.

Ancienne éminence grise du Kremlin sous Boris Eltsine, puis tombé en disgrâce sous l'ère Poutine, Boris Berezovski s'était installé à Londres où il avait obtenu le statut de réfugié politique en 2003.

Ces derniers mois, alors qu'il avait connu des déboires financiers et judiciaires, ses amis le décrivaient comme dépressif. Nombre de proches ont cependant exprimé des doutes sur la thèse du suicide.