Un avocat français vedette, qui avait défendu entre autres puissants l'ex-dictateur de Panama Manuel Noriega et l'ex-Premier ministre français Dominique de Villepin, a été retrouvé mort dimanche au large de son île privée en Bretagne.

Le corps de Me Olivier Metzner, 63 ans, a été retrouvé dimanche matin, flottant dans les eaux du golfe du Morbihan, a appris l'AFP de sources concordantes.

La thèse du suicide est priviligiée pour expliquer sa disparition. Une lettre évoquant sa volonté de mettre fin à ses jours a été retrouvée chez lui, a-t-on précisé de sources proches du dossier. La gendarmerie n'a donné aucune précision, en confirmant la découverte du corps.

L'un des avocats les plus chers de Paris, Me Olivier Metzner avait défendu en juillet 2010 l'ex-dictateur de Panama Manuel Noriega, finalement condamné à sept ans de prison pour blanchiment.

Il était aussi l'avocat de la Guinée-Équatoriale dans l'affaire dite des «biens mal acquis».

Avocat des personnalités célèbres ou riches, le grand pénaliste a aussi obtenu la relaxe de l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, poursuivi en 2010 par l'ex-chef de l'État Nicolas Sarkozy dans une affaire de dénonciation calomnieuse.

Issu d'un milieu modeste, ce bourreau de travail a rapidement gravi tous les échelons du barreau. D'avocat des truands à ses débuts, il devient l'éminent conseil des cols blancs quand, dans les années 80, la justice s'intéresse aux affaires politico-financières.

Il a été ainsi l'avocat de l'ex-PDG du géant pétrolier Elf-Aquitaine, Loïk Le Floch-Prigent, ou plus récemment du jeune trader Jérôme Kerviel, condamné à trois ans de prison pour avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à son employeur, la banque Société Générale.

Me Metzner avait aussi défendu un célèbre chanteur de rock français, le charismatique leader du groupe Noir Désir Betrand Cantat, condamné pour avoir tué sa compagne comédienne Marie Trintignant à Vilnius en 2003.

Sa mort brutale a bouleversé ses collègues, dont certains avaient eu des affrontements violents lors de procès avec ce spécialiste des failles de procédure dans les dossiers.

«J'avais une admiration intellectuelle pour lui mais ça ne m'empêchait pas de croire, à tort apparemment, que peut-être il pouvait manquer de coeur et de sensibilité», a jugé l'un de ses collègues, l'ancien ministre socialiste Georges Kiejman.

Avec des faux airs à Churchill, ce bourreau de travail qui ne prenait que quelques jours de vacances par an avait acheté en 2010 l'île de Boëdic dans le golfe du Morbihan: «un endroit magnifique, remarquable», disait cet amateur de Verdi et Puccini, au sujet de l'île près de laquelle il a été retrouvé mort.