Les juges antiterroristes français ont annoncé lundi aux familles des victimes des investigations au Pakistan, en Égypte et en Israël pour comprendre l'itinéraire international de Mohamed Merah, qui a abattu sept personnes à Toulouse et Montauban en mars 2012.

Ils n'ont pas donné de détails sur la nature de ces enquêtes à l'étranger. Il s'agit de comprendre pourquoi le djihadiste français a multiplié les voyages dans des zones considérées comme sensibles, quel rôle ont eu ces visites dans le processus de radicalisation de Mohamed Merah et enfin s'il a bénéficié de complicités.

Près d'un an après les tueries, les trois magistrats ont commencé lundi à recevoir les familles des victimes pour faire le point sur leur enquête.

Ils leur ont annoncé qu'ils avaient lancé des commissions rogatoires internationales au Pakistan, en Égypte et en Israël, trois pays où s'est rendu Mohamed Merah, a indiqué Me Samia Maktouf, une des avocates de la famille d'Imad Ibn Ziaten, abattu par le tueur le 11 mars 2012.

Avant de mourir le 22 mars 2012, Merah s'était longuement répandu lors du siège de son appartement sur ses voyages à l'étranger. Il avait raconté au négociateur de la police des périples en Algérie, en Égypte, en Israël, en Irak et au Pakistan où il avait affirmé avoir rencontré des cadres d'Al-Qaïda.

L'enquête a permis de confirmer plusieurs de ces voyages.

Fin 2010, Mohamed Merah se rend en Afghanistan où il est contrôlé par l'armée américaine puis la police afghane à Kandahar.

Au Pakistan, il a séjourné au moins deux mois d'août à octobre 2011. Les investigations dans ce pays permettront peut-être de dire si Mohamed Merah a reçu un entraînement dans les zones tribales pakistanaises, comme l'avait laissé entendre le groupe «Jund al-Khilafah» (Armée du Califat).