L'ancien premier ministre de gauche Milos Zeman a fait un retour remarqué en politique samedi en devenant le premier président de la République tchèque à être élu au suffrage universel direct.

Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, le Bureau tchèque des statistiques a annoncé que M. Zeman avait recueilli 54,8 pour cent des voix contre 45,9 pour son adversaire conservateur Karel Schwarzenberg.

Prenant la parole devant ses partisans dans les bureaux de sa campagne à Prague, le nouveau président a promis d'essayer de gouverner pour tous les citoyens tchèques.

Depuis que la Tchécoslovaquie a officiellement été scindée en deux pays en 1993, la République tchèque n'a eu que deux présidents élus par le Parlement: Vaclav Havel et Vaclav Klaus. Mais les deux scrutins ayant donné lieu à des disputes, les parlementaires ont décidé de confier l'élection du président aux électeurs.

Âgé de 68 ans, Milos Zeman remplacera M. Klaus, dont le second et dernier mandat se terminera le 7 mars. M. Zeman a la réputation d'être davantage favorable à l'Union européenne, dont la République tchèque fait partie, que son prédécesseur.

Fumeur invétéré qui aime bien prendre un verre, Milos Zeman a souvent fait les manchettes quand il était premier ministre en raison de son franc-parler. Il a déjà provoqué la colère de l'Union européenne et de la Ligue arabe pour avoir comparé l'ancien leader palestinien Yasser Arafat à Adolf Hitler et qualifié d'idiots des Autrichiens qui s'opposaient à un projet d'usine nucléaire proposé par le gouvernement tchèque.