La diplomatie américaine a fustigé vendredi le vote par la chambre basse du Parlement russe d'une loi jugée homophobe, sur fond de regain de tensions entre Washington et Moscou sur les droits de l'homme.

«Vous savez ce que nous ressentons à propos des droits des lesbiennes, gais, bi et trans (LGBT) à travers le monde, ce que ressent personnellement la secrétaire d'État (Hillary Clinton): personne ne doit être la cible de discriminations pour celle ou celui qu'elle ou qu'il aime», a réagi la porte-parole du département d'État Victoria Nuland.

La diplomate était interrogée sur l'adoption par la Douma russe par 388 voix pour, une voix contre et une abstention, d'une loi punissant tout acte public constituant de la «propagande de l'homosexualité auprès de mineurs».

«Nous sommes profondément inquiets de législation en Russie qui restreint gravement la liberté d'expression et de rassemblement des personnes LGBT et en fait de tous les Russes», a protesté Mme Nuland, appelant Moscou à respecter ses «obligations» internationales en la matière.

La proposition de loi avait été déposée en 2012 par le Parlement de la région de Novossibirsk, en Sibérie, qui l'a déjà adoptée localement et veut la généraliser à toute la Russie. D'autres villes comme Saint-Pétersbourg ont adopté des textes similaires, suscitant des critiques en Occident et en Russie d'ONG qui dénoncent une loi homophobe.

Mme Nuland a rappelé que Hillary Clinton s'en était déjà émue «il y a plus d'un an» auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov.

Les deux pays entretiennent des rapports tendus sur les questions des droits de l'homme et des libertés, mais coopèrent aussi sur de grands dossiers internationaux comme l'Iran.

Dans un nouvel accroc à la relation bilatérale, le département d'État a aussi a annoncé vendredi la fin de sa coopération gouvernementale avec Moscou concernant l'appui américain à des organisations russes de la société civile.