La fille de l'ex-première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko a demandé lundi au président Viktor Ianoukovitch de «ne pas tuer» sa mère, qui purge une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir et vient d'être inculpée d'avoir commandité un meurtre en 1996.

«Pour moi, il est tout à fait clair qu'on veut tuer maman (...) Il s'agit d'un meurtre prémédité», a lancé sa fille Evguenia dans une déclaration publiée par le parti de sa mère Batkivchtchina (Patrie).

«Je ne vous demande qu'une chose : ne tuez pas maman», a-t-elle poursuivi, en s'adressant au président Ianoukovitch et aux procureurs.

Mme Timochenko, dont la condamnation en 2011 à sept ans de prison avait été vivement condamnée par l'Occident, est désormais soupçonnée d'avoir commandité l'assassinat d'un influent député en 1996 et risque la réclusion à perpétuité, a annoncé vendredi le parquet ukrainien.

Dans une apparente tentative pour prévenir une nouvelle vague de critiques, le procureur général Viktor Pchonka a rencontré dimanche une vingtaine de diplomates, notamment ceux de l'Union européenne et des États-Unis, pour leur expliquer qu'il n'y avait «aucune implication politique» dans cette affaire, selon son service de presse.

Le parquet a par ailleurs publié une vidéo où l'on peut voir l'opposante au moment où le directeur de sa prison l'informe officiellement de ces nouvelles charges.

Sur cette vidéo, on observe Mme Timochenko, assise dans un local de l'hôpital où elle est soignée pour des hernies discales, réagir calmement à cette annonce.

L'opposante, qui semble plutôt en bonne forme, demande au directeur pourquoi il est venu la voir en l'absence de ses avocats et esquisse même un petit sourire avant de signer un papier confirmant la réception des documents sur les nouvelles charges.

Mme Timochenko, qui figurait jusqu'ici comme témoin dans cette affaire, rejette toutes les accusations et les dénonce comme une vengeance personnelle du président Ianoukovitch.