Le principal parti de la droite française, l'UMP, a mis mardi, au moins provisoirement, un terme au conflit qui l'a déchiré fin 2012 en annonçant une nouvelle équipe dirigeante composée à parité de soutiens des deux rivaux pour la présidence du mouvement, Jean-François Copé et François Fillon.

Le premier acte de la réconciliation a eu lieu dans la matinée avec la dissolution du groupe parlementaire dissident que l'ancien premier ministre François Fillon avait créé à l'Assemblée nationale en novembre pour contester l'élection par les adhérents de l'UMP de Jean-François Copé au poste de président le 18 novembre.

La victoire de M. Copé avait été très serrée et entâchée d'accusations de fraudes, ce qui avait déclenché un mois de crise jusqu'à l'annonce mi-décembre d'un accord pour l'organisation d'une nouvelle élection en septembre 2013.

Pour marquer l'entente, les anciens ministres pro-Fillon Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse flanqueront les pro-Copé Luc Chatel et Michèle Tabarot, respectivement comme vice-président et secrétaire générale déléguée.

Visiblement soucieux de ne rien laisser au hasard, MM. Copé et Fillon se sont également mis d'accord pour co-présider la commission d'investiture du parti, stratégique en vue des municipales de mars 2014.

M. Copé y annonce également «une primaire ouverte» aux sympathisants UMP pour désigner le futur candidat à la mairie de Paris en 2014, où son «amie» Rachida Dati a déjà postulé et où François Fillon tarde à le faire.

Le même duo prendra la main sur la commission chargée de réécrire les statuts de l'UMP, un cénacle tout aussi important puisqu'il définira les conditions de la primaire pour la présidentielle de 2017.

Si tout le monde se félicitait à haute voix de cette entente, certains ne masquaient pas leur pessimisme pour la suite.

«Dès qu'on rentrera dans l'organisation de la nouvelle élection» de septembre, «on peut revenir à une situation assez tendue», craint un député filloniste, qui ne fait guère confiance à M. Copé.