Un accord électoral a été conclu entre le Peuple de la Liberté (PDL, centre-droit) et le mouvement populiste de la Ligue du Nord en vue des élections de février, a annoncé lundi l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi interrogé par la chaîne privée RTL.

«Habemus papam cette nuit. Un accord a été signé entre nous et le Carroccio (nom donné à la Ligue du Nord, NDLR). J'ai signé en personne et, au nom de la Ligue du Nord, a signé (l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Berlusconi) Roberto Maroni, qui sera candidat en Lombardie. Moi je serai le leader des modérés», a déclaré le Cavaliere.

Le nom du président du Conseil «devra être décidé au cas où nous gagnons», a-t-il ajouté, prudemment.

M. Berlusconi a estimé que le secrétaire national du PDL, Angelino Alfano, pourrait être le futur chef du gouvernement italien si le centre-droit remportait les élections législatives de février : «Alfano peut être notre candidat premier ministre et je peux être le ministre de l'Économie», a suggéré le Cavaliere.

«Je suis le leader de la coalition et je déciderai avec les autres partis qui en font partie, en cas de victoire, qui est le candidat à la présidence du Conseil à proposer au chef de l'État», a-t-il ajouté.

Le PDL est nettement devancé dans les sondages par le Parti démocrate, la grande formation de centre-gauche dirigée par Pier Luigi Bersani.

Des élections régionales se tiendront aussi en Lombardie, dans le Latium (centre) et dans la petite région du Molise (sud), suite à la démission des exécutifs locaux impliqués dans des scandales financiers.

La Lombardie, première région de l'Italie par son poids économique, est le bastion de la Ligue du Nord, anciennement «Ligue lombarde», qui a toujours basé ses campagnes sur la défense des valeurs du Nord industrieux, l'opposant à un Mezzogiorno et à un gouvernement central souvent fustigés pour leur mauvaise gestion, dépenses inconsidérées et laisser-aller. Mais la Ligue a elle-même été entachée l'an dernier par des scandales de corruption.

La Ligue et le PDL étaient alliés jusqu'à la chute du gouvernement Berlusconi à l'automne 2011. La Ligue avait refusé, au contraire du PLD, d'apporter en 2011 son soutien au gouvernement de techniciens de Mario Monti.