Un syndicat de journalistes français a demandé dimanche avec ironie à Gérard Depardieu, nouveau citoyen russe, d'intervenir auprès de son «ami», le président Vladimir Poutine, afin de faire la lumière sur «les assassinats de journalistes» en Russie.

«Comme vous êtes l'ami du président de cette grande démocratie, le SNJ-CGT vous serait donc reconnaissant de bien vouloir intervenir auprès de lui pour savoir où en sont réellement les enquêtes sur les assassinats de journalistes», écrit l'un des principaux syndicats de journalistes français dans une lettre ouverte à l'acteur.

Il faudrait aussi «lui demander pourquoi les chaînes de télévision sont entièrement à sa solde, pourquoi certains de nos confrères sont emprisonnés et pourquoi des sites d'information sont régulièrement importunés dès qu'ils rendent publiques des informations dérangeantes pour votre ami et son entourage», poursuit le communiqué.

Dans une lettre dithyrambique envers le régime russe, diffusée jeudi dernier, l'acteur avait estimé que la «Russie était une grande démocratie», ajoutant «j'aime bien la presse, mais c'est aussi très ennuyeux, car il y a trop souvent une pensée unique», rappelle le SNJ-CGT.

Selon le syndicat, plus de vingt journalistes russes ont été tués en quelques années. Les syndicats membres de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) attendent «des poursuites efficaces contre les meurtriers de leurs collègues russes qui, justement, luttaient pour une information libre, indépendante et pluraliste», écrit le SNJ-CGT.

Gérard Depardieu, dont l'exil fiscal belge et la nouvelle citoyenneté russe ont enflammé l'actualité politique, a rencontré samedi soir Vladimir Poutine et a reçu son passeport russe. Il a été accueilli dimanche en grande pompe dans la région de Mordovie où on lui a offert le poste de ministre de la Culture et une maison.