Après un mois de crise au sommet de la droite française, le vainqueur contesté de l'élection à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé et son rival François Fillon ont annoncé lundi soir être d'accord pour organiser une nouvelle élection en septembre 2013.

Selon un communiqué conjoint des deux hommes transmis à l'AFP, «une nouvelle élection à la présidence de l'UMP aura lieu au plus tard avant la reprise de la session parlementaire ordinaire d'octobre 2013». Elle pourrait avoir lieu le 15 septembre pour le premier tour.

L'accord vise à mettre un terme à un mois de folle guerre des chefs qui avait fini par tourner au vaudeville.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy contestait la victoire sur le fil du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé le 18 novembre lors de l'élection pour la présidence du parti à laquelle avaient pris part quelque 175 000 militants.

M. Copé avait été proclamé vainqueur à deux reprises de quelques voix mais le scrutin avait été entaché de fortes irrégularités, les deux camps s'accusant mutuellement de fraudes et s'invectivant pendant des jours dans les médias.

M. Fillon avait été jusqu'à créer son propre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, dissident de l'UMP, et se disait prêt à intenter une action en justice pour obtenir l'annulation du scrutin.

L'accord «de sortie de crise» conclu entre les deux hommes prévoit d'ailleurs la dissolution de ce groupe dissident après la constitution d'une équipe dirigeante dans laquelle seront représentés les partisans de François Fillon. Jean-François Copé restera à la tête de l'UMP jusqu'au nouveau scrutin.

Les deux hommes s'engagent par ailleurs à renoncer à toute action en justice.

Pour éviter que le nouveau scrutin tourne à nouveau à la foire d'empoigne, «une haute autorité sera chargée de veiller à la stricte égalité des moyens alloués par le parti entre les candidats, dirigera et organisera seule tout le processus électoral sans interférence possible de la direction de l'UMP».

Le poste de président de l'UMP est considéré comme un tremplin pour la prochaine présidentielle de 2017 en France. François Fillon avait reproché à Jean-François Copé d'avoir utilisé son poste de secrétaire général du parti pour mener campagne et organiser l'élection à son profit.

Après plus de deux semaines de déclarations assassines par médias interposés, les deux rivaux et leurs partisans avaient pris conscience des ravages dans l'opinion de l'étalage de leur discorde et avaient mené leurs dernières négociations à huis clos.

La crise a entrainé une chute de popularité des deux hommes. Selon un sondage BVA publié ce lundi, Jean-François Copé, avec 16% de bonnes opinions, a chuté de 11 points en un mois et de 29 points auprès des sympathisants de droite (à 28%) qui le mettent maintenant à la dernière place de leur palmarès des personnalités de droite.

François Fillon est lui aussi sanctionné par les Français comme par les sympathisants de droite, perdant 6 points de popularité à 39% pour les premiers et 10 points pour les deuxièmes à 62%.

Cette crise n'a pas empêché cependant la droite ce week-end de récupérer un poste de député lors d'une législative partielle au détriment du Parti socialiste victime de l'impopularité de l'exécutif.

La droite va donc se retrouver très vite en campagne permanente jusqu'en septembre. «Copé repart en campagne début janvier», affirme un proche. Reste à savoir quels seront les autres candidats.

M. Fillon, selon son entourage, ne sera plus candidat, l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé fait savoir qu'il n'ira pas, les «non-alignés» comme les anciens ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire s'interrogent...