La crise qui déchire depuis des semaines le principal parti de la droite traditionnelle française lasse la population du pays, mais aucun dénouement ne semble se dessiner à court terme.

«Les gens en ont assez, les médias en ont assez, les Français en ont assez et même nous, on en a assez», reconnaît Jean-François Copé, président contesté de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).

Le politicien espère que la période de Noël permettra aux «esprits de s'apaiser» et de mettre un terme au conflit «pathétique et dérisoire» qui l'oppose à l'ancien premier ministre François Fillon.

Les deux hommes se disputent la tête de la formation à l'issue d'un scrutin bâclé qui s'est soldé par la victoire officielle de M. Copé par un millier de voix.

Le vainqueur déclaré a affirmé qu'il proposerait en janvier un certain nombre de mesures «très claires» pour favoriser un déblocage de la situation. Il continue néanmoins de s'opposer à une reprise rapide du vote, comme le réclame son adversaire, qui menace de s'adresser aux tribunaux.

Pour faire monter la pression, le camp Fillon a formé un groupe parlementaire distinct à l'Assemblée nationale, mais qu'il promet de dissoudre si le scrutin est repris avant l'été 2013. M. Copé propose plutôt d'attendre après les élections municipales de 2014.

Les partisans de l'ex-premier ministre espèrent que l'initiative d'un groupe d'élus «non alignés», qui veulent consulter députés et sénateurs sur la nécessité de reprendre le vote rapidement, fera bouger les choses.

«La situation est insupportable. Nous devons y mettre un terme. Beaucoup de parlementaires ont mesuré que 80% des militants veulent revoter», a souligné l'ex-président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, qui chapeaute la consultation des élus prévue mardi prochain.

L'initiative est soutenue par l'ex-ministre Bruno Le Maire, qui est aussi convaincu de la nécessité de reprendre rapidement le scrutin pour la présidence du parti. «Ce qui importe aujourd'hui, c'est que l'UMP soit unie, parce que c'est la condition sine qua non de notre travail d'opposition», a-t-il déclaré.

Popularité en chute libre

Le résultat de la consultation projetée des parlementaires est déjà écarté par Jean-François Copé, qui dénonce une forme «d'instrumentalisation» des élus. Il ajoute que ces derniers ne peuvent être considérés comme représentatifs de la volonté des militants.

Les deux adversaires ont vu leur cote de popularité reculer de près de 20% dans la population depuis le début de la crise. La baisse est encore plus importante parmi les sympathisants de la droite, selon une étude de la firme Opinionway.