Une enquête pour meurtre a été ouverte après le sauvetage de deux pêcheurs qui avaient disparu avec deux autres hommes dans la taïga russe, des médias rapportant mercredi qu'ils se seraient livrés au cannibalisme pour survivre.        

«Des fragments d'un corps humain portant des signes de mort violente ont été découverts», près de la Soutam, une rivière située dans le sud de la Iakoutie, où les deux pêcheurs ont été retrouvés, a indiqué le comité d'enquête de cette région reculée du Nord-Est de la Sibérie dans un communiqué.

«Une enquête pour meurtre a été ouverte», a ajouté cette même source.

Les deux hommes étaient partis au mois d'août pêcher avec deux autres compagnons en Iakoutie et avaient disparu peu après.

Ils ont été retrouvés fin novembre près de la Soutam, à environ 250 kilomètres de la ville la plus proche, Nerioungri, mais leurs deux autres compagnons manquaient.

Les pêcheurs ont alors indiqué que le groupe s'était séparé en chemin.

Ils ont également affirmé avoir survécu en mangeant notamment de la mousse et du lichen présents dans la taïga.

Mais des médias russes ont ensuite rapporté que les deux survivants étaient soupçonnés d'avoir mangé leurs compagnons pour rester en vie.

Le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, citant des enquêteurs sous couvert de l'anonymat, a notamment indiqué que les fragments retrouvés se trouvaient être «des os humains et des fragments de crâne».

«Il est évident que cette personne n'est pas morte de mort naturelle», ont ajouté ces sources.

Des policiers, ayant rencontré les survivants juste après leur sauvetage, ont de surcroît observé, selon le journal, un comportement ne correspondant pas aux séquelles d'un long jeûne.

De son côté, le comité d'enquête a précisé que des expertises médicales et génétiques allaient être réalisées et que l'enquête se poursuivait pour éclaircir au plus vite l'affaire.

Les rumeurs à ce sujet se sont multipliées, des médias locaux affirmant notamment que les pêcheurs étaient en réalité des chercheurs d'or clandestins.

Interrogée par la Komsomolskaïa Pravda, la femme d'un des pêcheurs portés disparus, Andreï Kourotchkine, a cependant démenti, et indiqué qu'elle n'avait pour sa part pas perdu espoir.

«Je pense qu'Andreï est vivant. J'espère que des chasseurs l'ont trouvé», a déclaré Olga Kourochkina.