Le nouveau président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), Jean-François Copé, désigné hier à l'issue d'un scrutin controversé, n'entend pas s'arrêter en si bonne route.

Le politicien de 48 ans, décrit dans une récente biographie comme un «homme pressé», aspire depuis longtemps à devenir chef de l'État et ne se cache pas pour le faire savoir haut et fort.

Il y a 20 ans déjà, il félicitait les personnes présentes à ses noces d'avoir eu la chance d'assister «au mariage du futur président».

Né dans une famille aisée de parents d'origine algérienne et roumaine, il fréquente de bonnes écoles parisiennes avant de terminer une formation à Sciences po et à l'École nationale d'administration.

Par l'entremise de l'enfant d'un ancien premier ministre, il rencontre au début des années 90 le maire de Neuilly, Nicolas Sarkozy. Le futur président l'avise qu'en politique, «il ne faut jamais demander, il faut prendre». La leçon ne sera pas oubliée.

Objectif: unifier le parti

Jean-François Copé commence sa carrière politique comme directeur de cabinet dans le gouvernement d'Édouard Balladur. Lorsque la droite se déchire à l'occasion de la campagne présidentielle de 1995, le jeune homme prend le parti de Jacques Chirac, qui remportera le scrutin. Il est élu à l'époque maire de Meaux, en Seine-et-Marne, et député -il devient le benjamin de l'Assemblée nationale.

Il est défait quelques années plus tard à la suite d'une dissolution qui ramène la gauche au pouvoir. En 2002, il retrouve son poste de député et entre au gouvernement comme secrétaire d'État aux relations avec le Parlement. Il multiplie les postes de responsabilité jusqu'en 2007.

À la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy, il se retrouve à la tête du groupe de députés de l'UMP à l'Assemblée nationale. Il entreprend de s'imposer à distance en cherchant à donner du poids aux députés devant «l'hyperprésident».

Les deux hommes concluent une alliance stratégique à la fin de 2010 lorsque Jean-François Copé est nommé secrétaire général de l'UMP.

À l'issue de la victoire du socialiste François Hollande et de la défaite subséquente de l'UMP aux élections législatives, M. Copé se présente comme la personne capable d'unifier le parti pour partir à la reconquête du pouvoir.

«Pains au chocolat» et identité

Le secrétaire général de l'UMP se présente comme l'héritier de Nicolas Sarkozy, qui demeure très populaire auprès des militants du parti, et se lance dans une campagne de terrain intensive (contre l'ancien premier ministre François Fillon) en reprenant des thèmes identitaires qui visent à plaire aux militants. Il évoque notamment le sort d'enfants qui se font dérober leurs pains au chocolat lors du ramadan. Ou encore un «racisme anti-blanc» qui rappelle les interventions du Front national.

Bien que ses relations avec l'ancien président aient été plus que tourmentées par le passé, il se présente durant la campagne comme son plus fidèle partisan. Et promet d'être à son côté s'il décide de se représenter en 2017, un scénario pour l'heure entièrement hypothétique.

Jean-François Copé entend tirer le maximum d'ici là de sa nouvelle fonction pour se positionner en vue des primaires prévues par le parti en 2016.

Il aura fort à faire dans un premier temps pour ressouder la formation de droite, menacée d'éclatement. François Fillon, qui est convaincu d'avoir été victime d'irrégularités lors du scrutin, a refusé hier le poste de vice-président proposé par le nouveau chef de l'UMP.

Rien, semble-t-il, pour entamer la superbe de Jean-François Copé, qui juge «humain et normal» pour son adversaire d'éprouver un «moment de déception».

Points de repère

1964: Naissance à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne.

1989: Diplômé de l'École nationale d'administration.

1995: Élu maire de Meaux et député.

2010: Nommé secrétaire général de l'UMP.

2012: Désigné président du parti à l'issue d'un scrutin controversé.