Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a nommé mercredi au poste de premier ministre le milliardaire Bidzina Ivanichvili, dont la coalition d'opposition a remporté les élections législatives le 1er octobre, a annoncé une porte-parole de la présidence.    

« Le chef de la coalition qui a gagné les élections législatives le 1er octobre, Bidzina Ivanichvili, a été désigné au poste de premier ministre », a déclaré Manana Manjgaladze, porte-parole de M. Saakachvili, lors d'une conférence de presse.

Cette nomination doit encore être confirmée par le nouveau Parlement, qui doit se réunir plus tard dans le mois.

En tant que premier ministre, M. Ivanichvili va, grâce à des modifications dans la Constitution, disposer à partir de 2013 de pouvoirs étendus tandis que ceux de M. Saakachvili, qui exerçait un pouvoir sans partage depuis la Révolution de la Rose en 2003, seront réduits.

La victoire le 1er octobre de sa coalition d'opposition, Le Rêve géorgien, a mis fin à la domination du parti de M. Saakachvili, le Mouvement national unifié, qui durait depuis neuf ans dans cette ex-république soviétique du Caucase.

La coalition de M. Ivanichvili pourrait disposer de 85 des 150 sièges du Parlement, selon les derniers chiffres publiés par la Commission électorale, qui doit encore communiquer les résultats définitifs.

Le milliardaire, qui a fait campagne contre le pouvoir du président Saakachvili en l'accusant d'avoir trahi ses engagements à l'égard de la population, a cependant assuré reprendre à son compte l'orientation pro-occidentale du pays, qui était déjà celle du précédent gouvernement.

M. Ivanichvili a déjà annoncé la composition de son gouvernement, qui comprend plusieurs anciens diplomates, des vétérans de la politique issus du gouvernement de l'ex-président Édouard Chevardnadze, chassé du pouvoir lors de la Révolution de la Rose, et de nouveaux venus tels que la vedette du football géorgien Kakha Kaladzé, nommé ministre de l'Énergie.

Mardi, M. Saakachvili avait annoncé qu'il allait rendre sa citoyenneté géorgienne à M. Ivanichvili.

Ce dernier s'était vu retirer son passeport géorgien fin 2011 au motif qu'il ne pouvait pas avoir la double nationalité après avoir obtenu un passeport français.