La Russie a annoncé mardi avoir signé avec l'Irak des contrats d'armements à hauteur de plus de 4,2 milliards de dollars, redevenant ainsi l'un des fournisseurs d'armes les plus importants de ce pays, après les États-Unis.

Selon un communiqué du gouvernement russe rendu public par les agences de presse russe, des délégations irakiennes ont effectué plusieurs visites en Russie cette année, afin de négocier une série de contrats d'armements, qui ont été signés au cours du second semestre 2012.

«Les membres de la délégation se sont familiarisés avec la production militaire russe, ont discuté des propositions techniques et commerciales pour la livraison de matériel russe (...) et ont signé une série de contrats pour une somme de plus de 4,2 milliards de dollars», soit 3,3 milliards d'euros, est-il écrit.

Le document précise que les négociations ont eu lieu dès avril, ainsi qu'en juillet et en août, mais n'indique pas de quel type d'armement il s'agit.

Le quotidien économique russe Vedomosti avait affirmé auparavant qu'il s'agissait notamment de 30 hélicoptères Mi-28 et 42 systèmes de missiles sol-air Pantsir-S1.

L'annonce intervient alors que le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, effectue une visite à Moscou durant laquelle il doit s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine mercredi, après avoir rencontré mardi le premier ministre Dmitri Medvedev.

La Russie s'efforce de renouer des liens étroits avec l'Irak, son ancien allié de l'époque soviétique, perdus avec la chute de Saddam Hussein en 2003.

Bagdad, dont les troupes ne sont plus épaulées par les forces américaines depuis leur retrait en décembre 2011, manque cruellement de moyens pour protéger ses frontières et dépend des livraisons en armes de Washington.

Arrivé lundi à Moscou, M. Maliki avait annoncé sa volonté de diversifier ses achats d'armements.

«En ce qui concerne l'achat d'armes, nous nous basons sur nos besoins. Nous achetons les armes dont nous avons besoin pour lutter contre le terrorisme», avait-il déclaré, cité par l'agence russe Ria Novosti.

Après sa rencontre avec M. Medvedev, M. Maliki a invité le chef du gouvernement russe à se rendre en Irak.

«Je considère que cette visite donnerait une impulsion forte au développement de nos relations bilatérales», a-t-il dit, selon les agences russes.

«Les liens russo-irakiens dans le passé étaient très étroits et solides. Je suis sûr qu'il en sera ainsi dans le futur. Il y a une volonté des deux parties de développer et de renforcer nos relations», a-t-il ajouté.

Le secteur de l'énergie devrait d'ailleurs également être abordé, les géants russes Loukoïl et Gazprom ayant par exemple énormément investi dans le secteur pétrolier irakien.

Selon les agences russes, la première compagnie pétrolière privée de Russie Loukoïl a annoncé mardi que l'Irak avait donné son approbation à un projet de son consortium avec le japonais Inpex Corp pour explorer un bloc d'une superficie de 5500 km2 dans le sud du pays.

Le conflit en Syrie devrait aussi être au coeur de la visite de M. Maliki. La Russie, alliée traditionnelle de Damas et qui a bloqué jusqu'à présent toute résolution contraignante contre le régime de Bachar al-Assad, cherche en effet des soutiens face à l'Occident.

Interrogé sur la question, le premier ministre irakien a affiché une position semblable à celle que la Russie déclare défendre depuis des mois.

«Nous ne soutenons ni l'opposition syrienne, ni le gouvernement de Damas», a-t-il dit, à la veille de sa rencontre avec Vladimir Poutine.