Soixante-et-un immigrants clandestins, dont 31 enfants, originaires de pays du Proche-Orient ont péri jeudi dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes de l'ouest de la Turquie, en face des côtes grecques, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Anatolie.  

« Le nombre total de morts est de 61, dont 12 hommes, 18 femmes, 28 enfants et trois bébés », ont affirmé les services du gouverneur d'Izmir, où s'est produit l'accident, dans un communiqué cité par Anatolie.

Un précédent bilan faisait état de 60 victimes.

Quarante-six personnes, dont le capitaine du navire et son second, deux femmes et un enfant, ont survécu au naufrage, indique le document, précisant que les clandestins secourus sont originaires de Palestine et de Syrie.

Le gouverneur-adjoint de la province d'Izmir, Ardahan Totuk, a précisé que le capitaine et son second, tous les deux de nationalité turque, avaient été placés en garde à vue.

Les secours ont suspendu jeudi après-midi leurs opérations sur le lieu du naufrage, mais continuaient leurs recherches le long de la côte. Ces opérations devaient se poursuivre durant trois jours, selon le gouvernorat d'Izmir.

Selon les autorités, plus d'une centaine de personnes avaient pris place à bord du Sailor, ce petit bateau de pêche d'à peine 20 m de long. Le navire aurait heurté des rochers à seulement 100 m des côtes après avoir appareillé à l'aube depuis la petite localité turque d'Ahmetbeyli.

Les premiers témoignages des rescapés du naufrage indiquent que les clandestins devaient rallier le territoire du Royaume-Uni, a assuré de son côté la chaîne de télévision privée CNN-Türk.

La Turquie est une route importante de l'émigration clandestine d'Asie vers l'Europe. Des immigrants clandestins venus d'Afrique et du Proche-Orient y sont régulièrement arrêtés.

Elle accueille officiellement plus de 80 000 réfugiés syriens qui ont fui ces derniers mois les combats entre les troupes fidèles au régime du président Bachar al-Assad et la rébellion.

Généralement, les candidats à l'immigration clandestine tentent de gagner les îles grecques situées à proximité pour se rendre ensuite en Europe de l'Ouest.

La Grèce voisine, membre de l'Union européenne, est l'une des destinations privilégiées de ces migrants et les naufrages d'embarcations de fortune les transportant sont courants.

Le bilan de celui survenu jeudi est toutefois l'un des plus lourds de ces dernières années. Un naufrage similaire avait fait 50 morts parmi des migrants clandestins en 2007 dans la même province d'Izmir.