Soixante-huit immigrants illégaux, dont trois mineurs, ont abordé à la nage dimanche un minuscule îlot espagnol situé à trente mètres des côtes méditerranéennes marocaines, selon des informations de la presse espagnole.

Dix-neuf immigrants, dont trois mineurs et trois femmes enceintes, étaient déjà arrivés mercredi en bateau sur l'îlot inhabité, Isla de Tierra, qui fait partie de l'archipel des Alhucemas, situé à proximité de l'enclave espagnole de Melilla. Les enfants et les femmes enceintes ont été transportés à Melilla par un hélicoptère de l'armée espagnole.

Les autorités espagnoles négocient avec leurs homologues marocaines à propos de ces migrants, selon le site internet du quotidien madrilène El Mundo.

Des membres du gouvernement espagnol espèrent que les migrants vont regagner le Maroc à la nage lorsqu'ils verront qu'ils ne sont pas transférés en Espagne, a ajouté le site du quotidien.

Il semble que c'est la première fois que des migrants tentent d'aller en Espagne de cette manière et Madrid craint qu'ils ne soient de plus en plus nombreux à tenter de prendre le même chemin.

«Nous sommes confrontés à une situation très délicate. Tout le monde --l'Espagne, le Maroc et l'Union européenne-- doit agir en totale responsabilité», avait déclaré le représentant du gouvernement espagnol à Melilla, Abdelmalik El Barkani, après l'arrivée sur l'îlot du premier groupe de migrants.

«Il s'agit de territoires très petits, très proches de la côte d'un pays tiers et qui ne peuvent devenir un point d'accès à Melilla ou au continent (européen) pour le profit des mafias de trafic d'êtres humains», avait-il ajouté.

Bien qu'elle ait diminuée ces dernières années, l'immigration clandestine vers l'Europe --sur fond de pauvreté et de conflits en Afrique-- se poursuit à partir du Maroc, pays qui abrite un grand nombre de Subsahariens.

Selon les autorités, ils pourraient être des milliers à mourir de faim, de soif, d'insolation ou de noyade en tentant de gagner la côte méditerranéenne espagnole ou l'archipel des Canaries.