La famille socialiste française s'est retrouvée vendredi à La Rochelle (ouest) pour sa traditionnelle université d'été, celle du retour au pouvoir après dix ans d'opposition, et qui pourrait être la dernière pour Martine Aubry au poste de première secrétaire.

Au même moment, la quasi-totalité des responsables du parti de droite UMP s'est donné rendez-vous à Nice (sud-est) pour célébrer leur ancien champion Nicolas Sarkozy, à trois mois d'une élection interne où le parti va désigner son nouveau leader.

L'université d'été du PS, à laquelle participent jusqu'à dimanche 4 à 5000 personnes, sera à la fois «heureuse et sérieuse», a déclaré jeudi soir Martine Aubry.

La quasi-totalité des membres du gouvernement devait faire le déplacement, de nombreux ministres animant des ateliers sur leur domaine de compétence. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault doit s'exprimer samedi.

Le président François Hollande, lui, pour la première fois depuis 1997, n'y participera pas, ayant répété pendant sa campagne qu'il ne se mêlerait pas des affaires du parti.

«Qu'ils goûtent le bonheur d'être à La Rochelle après une victoire», a-t-il dit jeudi soir devant des journalistes à Berlin.

Cette université d'été devrait être, pour Martine Aubry, à la tête du parti depuis l'automne 2008, son dernier rendez-vous comme première secrétaire.

Cela le sera, «certainement, si tout va comme je le souhaite, certainement!», a déclaré la maire de Lille à des journalistes lui posant la question.

«Pas question d'être un parti godillot»

Son mandat s'achève lors du prochain congrès, à Toulouse, fin octobre. Mais très vite - le 11 septembre au plus tard - le nom du futur premier secrétaire sera connu. C'est en effet ce jour-là que devront avoir été déposées la ou les «motions» du congrès. Et c'est le premier signataire de la motion principale qui sera le futur patron.

Un cadre socialiste résume: «un certain nombre de conditions sont remplies. Le parti est rassemblé. Maintenant il reste une seule question: le successeur».

Les prétendants «tenant la corde», de l'avis de plusieurs hiérarques sont Harlem Désir, numéro 2 du parti, et Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, qui assurent toutefois qu'ils n'iront pas si jamais Martine Aubry décidait de se représenter. Le sénateur Gaëtan Gorce est aussi candidat.

L'édition de La Rochelle 2012 sera aussi l'occasion de réfléchir au rôle que doit avoir le parti tout au long du quinquennat, alors que la gauche truste tous les pouvoirs: présidence, gouvernement, Sénat, Assemblée nationale, majorité des régions et départements.

Comment soutenir, mais sans pour autant s'aligner ? «Il y a une exigence militante, il n'est pas question d'être un parti godillot», estime David Assouline, porte-parole du parti. Objectif premier: «tout faire pour que cette majorité réussisse», selon lui, alors que le chef de l'État voit baisser sa cote de popularité dans un sondage CSA.

À noter: l'absence de l'ex-candidate à la présidentielle et ex-compagne de François Hollande, Ségolène Royal. Celle qui a subi une humiliante défaite à La Rochelle aux législatives de juin face au dissident Olivier Falorni, qui avait recueilli le soutien contesté de la Première dame Valérie Trierweiler, se rend en Afrique du Sud pour le congrès de l'Internationale socialiste, dont elle est vice-présidente.

À droite, 3000 personnes sont attendues au rassemblement de samedi à Nice. Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, les anciens ministres Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Xavier Bertrand... Déclarés ou non, tous les prétendants à la présidence de l'UMP seront au rendez-vous. Tous sauf l'ancien Premier ministre François Fillon, qui a la jambe dans le plâtre depuis son accident de scooter à Capri fin juillet, et qui a perdu sa mère durant sa convalescence.