La police grecque a annoncé samedi avoir entrepris une opération pour «écarter» les sans-papiers du centre d'Athènes, au cours de laquelle 500 personnes ont été arrêtées et 1500 interpellées.

«Intitulée «Xenios Zeus» (du nom du roi des dieux antiques Zeus, protecteur des hôtes), cette opération a commencé jeudi et y ont participé 2000 policiers à Athènes et 2500 au département frontalier d'Evros (nord-est)», passage habituel des migrants de Turquie, a déclaré aux médias le porte-parole de la police, Christos Manouras.

Le but de l'opération est de «reconduire les sans-papiers à leur pays d'origine, fermer les frontières (...) et faire en sorte qu'Athènes redevienne une métropole de droit avec une qualité de vie», a ajouté M. Manouras.

Selon le porte-parole de la police, la reconduction des migrants clandestins à leurs pays d'origine «est un besoin de survie nationale».

«Le message à envoyer est que la Grèce ne peut assurer de travail et de séjour» aux candidats à l'immigration, a-t-il dit.

Située à l'extrême sud-est de l'Europe, la Grèce est depuis plus d'une décennie un passage fréquent pour les migrants venant d'Asie ou d'Afrique à destination de l'Europe occidentale et bénéficie de fonds européens pour limiter le phénomène.

L'opération policière intervient au moment où les experts des créanciers de la troïka, UE-BCE-FMI, en visite à Athènes depuis deux semaines sont en train de finaliser avec les dirigeants grecs un paquet de mesures de rigueur de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014.

L'adoption de ces mesures par le gouvernement grec de coalition droite-gauche est une condition préalable, selon la troïka, pour le déblocage en septembre d'une tranche de 31 milliards d'euros du prêt international accordé au pays en hiver.

Mercredi, la Grèce a annoncé qu'elle allait tripler le nombre de ses gardes-frontières avec la Turquie, dans le Nord-est, pour parer à un éventuel afflux d'immigrés venant de Syrie.

Au total, 1800 gardes-frontières contre 600 actuellement vont s'installer au département frontalier d'Evros, après des mutations par d'autres régions, ce qui a provoqué des protestations au sein du syndicat des policiers (Poasy).

Ce dernier a indiqué dans un communiqué que plusieurs régions du pays allaient rester «sans protection après les mutations» de centaines de gardes-frontières.

Ce nouveau coup de balai à Athènes intervient quatre mois après celui du précédent gouvernement de coalition droite-socialistes, effectué environ un mois avant les élections législatives de mai.

Le nouveau premier ministre conservateur Antonis Samaras qui dirige depuis fin juin un gouvernement de coalition tripartite, droite-socialistes-gauche, s'était engagé lors de sa campagne électorale «à la reconquête des villes» et à arrêter «l'invasion des migrants illégaux».