Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'il n'était pas favorable à un châtiment sévère pour les trois femmes du groupe punk des Pussy Riot qui avaient entonné une «prière punk» contre sa présidence en février dans la principale cathédrale de Moscou.    

«Il n'y a rien de bon dans ce qu'elles ont fait. Néanmoins, je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu'elles ont fait», a déclaré, Vladimir Poutine cité par les agences russes, dans une première réaction à cette affaire.

L'opinion russe est partagée sur l'attitude à avoir à l'égard des jeunes femmes du groupe punk. L'affaire a également ému les stars de la musique à travers le monde ainsi que l'opinion occidentale et l'on estime que la réaction du président russe annonce un jugement indulgent.

Le groupe avait chanté en février une «prière punk» dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou qui incluait des passages dénonçant le soutien de l'Église à l'État.

Leur chanson, qui n'avait pas duré plus d'une minute, demandait également à la Vierge Marie de «chasser Poutine» du pouvoir. Les chanteuses avaient été finalement expulsées de la cathédrale par les services de sécurité.

Les jeunes femmes risquent jusqu'à sept ans de prison si elles sont convaincues de hooliganisme.

S'adressant à la presse à Londres à la suite de ses entretiens avec le premier ministre britannique David Cameron, Vladimir Poutine a dit qu'il espérait que les Pussy Riot «tireraient elles-mêmes les conclusions» de leurs actes et tireraient les leçons de leurs erreurs.

L'homme fort de la Russie a coutume de faire des commentaires soigneusement calibrés au sujet des grands procès en cours. Ces commentaires coïncident généralement avec l'énoncé du verdict des tribunaux.

Ainsi il a observé en 2010 que «la place d'un voleur est la prison» peu avant qu'un tribunal de Moscou ne prolonge la peine de prison du fondateur de la compagnie pétrolière Ioukos, Mikhaïl Khodorkovsky.

Mais Vladimir Poutine a souligné jeudi que le tribunal dans l'affaire des trois chanteuses devait avoir le dernier mot et qu'il aurait préféré ne pas s'exprimer sur cette affaire. Les trois jeunes femmes sont en prison depuis cinq mois.

De son côté le patriarche de l'église orthodoxe de Russie, Kirill, a réclamé la peine la plus sévère pour ce qu'il a qualifié de crime contre les croyants du pays.

Mais l'affaire a eu des échos dans le monde entier au point de gêner Vladimir Poutine au cours de sa première visite à Londres depuis 2005.

David Cameron a évoqué l'affaire avec le président russe et des manifestations de rue se sont déroulées pendant les entretiens des deux hommes.

Douze musiciens britanniques de renom ont publié une pétition dans le Times à la veille de la visite de M. Poutine à Londres.