Le Royaume-Uni et la fondation Bill et Melinda Gates ont recueilli 2,6 milliards de dollars de promesses de fonds en faveur de la planification familiale dans les pays pauvres, lors d'un sommet rassemblant mercredi à Londres 250 délégués de 25 pays, ONG et organismes internationaux. Plus de 200 millions de femmes dans le monde qui souhaitent une contraception n'y ont pas accès, selon les organisateurs.

L'objectif du sommet de Londres est de fournir d'ici à 2020 un accès à la contraception à 120 millions d'entre elles, soit un investissement de 4,5 milliards de dollars sur 8 ans, dont 2 milliards provenant des pays pauvres et 2,3 milliards de donateurs.

«Nous avons dépassé notre objectif», a annoncé le ministre britannique responsable de l'aide au développement Andrew Mitchell, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet d'une journée.

Les engagements des pays donateurs et d'organismes internationaux ont atteint 2,6 milliards de dollars au lieu des 2,3 milliards espérés, grâce au doublement de l'aide de plusieurs pays (Australie, Corée, Norvège, Royaume-Uni), organisations internationales, entreprises et fondations, a-t-il précisé.

Andrew Mitchell s'est en outre engagé à mettre sur pied un groupe de travail pour suivre l'affectation des fonds.

Melinda Gates, dont la fondation va apporter 560 millions de dollars sur 8 ans, a refusé d'entrer sur le débat sur l'avortement mis en avant par plusieurs associations, notamment religieuses.

«Ces 30 dernières années, nous n'avons pas réussi à résoudre le problème à cause de la controverse», a-t-elle souligné. «La question, c'est comment faire avancer ce qui n'est pas polémique: nous fournissons un accès à la contraception, et c'est le meilleur moyen de prévenir les avortements», a-t-elle fait observer.

«Il s'agit du choix des femmes», a souligné Andrew Mitchell, souhaitant lui aussi éviter de «tomber dans le piège de la polémique».

Quelque 75 millions de grossesses non désirées se produisent chaque année, dont certaines grossesses précoces, trop rapprochées, qui mettent en danger la vie de la mère et de l'enfant.

La planification familiale --information, contraception, santé-- permettrait d'éviter 100 000 décès de femmes par an pendant et après l'accouchement. Il s'agit de la première cause de mortalité chez les 15-19 ans dans les pays pauvres, selon l'association Save the Children.