Le premier ministre grec Antonis Samaras est sorti lundi de l'hôpital où il a subi une délicate opération de l'oeil l'empêchant de se rendre au sommet européen de cette semaine, a-t-on appris de source gouvernementale.

M. Samaras, 61 ans, premier ministre depuis seulement une semaine, devra rester chez lui pendant au moins une semaine pour se rétablir après cette opération visant à réparer un décollement de rétine, selon la même source.

Une rencontre avec la «Troïka» - UE, BCE et FMI -, les créditeurs de la Grèce, initialement prévue lundi, a été reportée. Parallèlement, le nouveau ministre des Finances Vassilis Rapanos a été hospitalisé pour des maux d'estomac la semaine dernière et ne devrait pas sortir avant mardi.

Le pays sera représenté par défaut à Bruxelles par le chef de l'État Carolos Papoulias, «comme le prévoit la réglementation européenne», ont indiqué lundi les services de M. Samaras.

M. Papoulias sera en tête d'une équipe gouvernementale comprenant les ministres des Affaires étrangères Dimitris Avramopoulos et du Développement, Kostas Hatzidakis.

Peu après la formation du nouveau gouvernement grec de coalition sous l'égide du parti de droite d'Antonis Samaras la semaine dernière, la Grèce a annoncé qu'elle demanderait à ses créanciers, UE et FMI, un allongement du délai de l'ajustement budgétaire de deux ans, 2016 au lieu de 2014, pour tenter d'apaiser la rigueur et la récession.

Les dirigeants de deux partis de coalition du gouvernement de M. Samaras, Evangélos Vénizelos des socialistes Pasok et Fotis Kouvelis de la Gauche démocratique Dimar, ont annoncé leur intention d'accompagner le premier ministre après sa guérison dans une tournée en Europe pour renégocier le plan de rigueur.

«Aussitôt que le premier ministre sera guéri, nous irons ensemble à Bruxelles et ensuite effectuer une tournée en Europe pour négocier et réclamer l'application des politiques qu'on avait convenues», a indiqué M. Kouvélis à l'issue d'un entretien lundi après-midi avec le chef des socialistes.

Inscrites dans le programme électoral de M. Samaras, ces politiques font l'objet d'un accord politique entre les trois partis qui soutiennent ce gouvernement de coalition et détiennent 179 voix sur 300 au Parlement.

Elles visent à réclamer aux créanciers de geler les licenciements de fonctionnaires et concéder à un allongement des réformes de l'ajustement budgétaire «d'au mois deux ans», c'est-à-dire jusqu'en 2016, selon un document gouvernemental publié samedi dans la presse grecque.

Le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou a précisé lundi lors d'un entretien à la radio Flash que la révision du plan UE-FMI «ne serait pas demandée d'un seul coup mais elle serait faite sur quatre ans». «Le gouvernement commencerait par demander l'allongement de l'ajustement budgétaire et l'abaissement de la TVA dans la restauration».