Les pays de la zone euro, accusés par le reste du monde de contribuer au marasme économique, ont plutôt bien résisté à la pression lors du sommet du G20 de Los Cabos (Mexique), selon les participants.

«Je pense que, de ce que j'ai entendu de la part des dirigeants européens ... ils comprennent les enjeux, ils comprennent pourquoi c'est important pour eux de prendre des mesures ambitieuses et déterminées», a assuré le président américain Barack Obama devant la presse, à l'issue de ce sommet.

«Je suis persuadé qu'ils peuvent réussir dans cette épreuve», a-t-il ajouté.

Son homologue russe Vladimir Poutine est allé plus loin encore, se disant «encouragé par l'approche de la Commission européenne, avec laquelle nous sommes rarement d'accord, et des principaux pays de la zone euro sur la façon dont ils envisagent de résoudre les problèmes auxquels ils font face».

Attendus de pied ferme au lendemain des élections en Grèce, les dirigeants de la zone euro ont d'abord entendu une longue litanie de reproches, à mots plus ou moins couverts, sur la façon dont ils gèrent la crise de la dette qui les mine depuis plus de deux ans.

Les dirigeants des pays émergents du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont ainsi «regretté l'absence de mesures concrètes» à même de calmer la crise de la dette en zone euro, selon la présidence russe.

Et s'ils se sont finalement dits prêts à contribuer à l'augmentation des ressources du Fonds monétaire international, très sollicité par les Européens ces derniers mois, ils ont aussi clairement mis des conditions avant tout versement.

Sommet après sommet, les Européens sont sur la sellette. Et chaque nouveau rendez-vous est l'occasion pour eux de renouveler leur détermination à régler une fois pour toutes la crise de la dette.

Face au «regain de tension sur les marchés», les dirigeants des pays de la zone euro membres du G20 se sont dits cette fois prêts à prendre «toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'intégrité et la stabilité» de leur zone, selon la déclaration finale de ce sommet.

Et pour enfoncer le clou, le G20, --à la différence du sommet précédent de Cannes en novembre--, a inclus dans cette déclaration une liste détaillée des mesures susceptibles d'éloigner la crise sur le vieux continent.

Afin de renforcer «l'intégration budgétaire et économique», indispensable pour faire baisser les coûts des emprunts publics, selon le texte, le G20 reprend par exemple à son compte le projet d'union bancaire que les Européens envisagent pour calmer les marchés.

La déclaration du G20 se contente d'indiquer «quelques pistes pour des avancées supplémentaires», a minimisé un haut-responsable de l'Union européenne, soulignant aussitôt que les «décisions concernant l'Europe doivent être prises en Europe».

«C'est l'Europe qui doit avoir sa propre réponse», «elle ne doit pas nous être donnée de l'extérieur», a renchéri mardi le président français François Hollande.

Ces pressions ont aussi agacé le président de la Commissions européenne, Jose Manuel Barroso, qui a vertement répondu à un journaliste canadien l'interrogeant sur la crédibilité des Européens.

«Franchement, nous ne sommes pas ici pour recevoir des leçons en termes de démocratie ou sur la façon de gérer l'économie», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.

Mais c'est peut-être le premier ministre italien Mario Monti qui a le mieux résumé le sentiment européen. Toute cette discussion au G20 sur les Européens est un «progrès dans le sens où elle permet à chacun d'entre nous, un peu comme le fait un GPS qui se remet à jour périodiquement, de voir comment nous et nos problèmes sont perçus dans le reste de l'Europe et dans le monde», a-t-il déclaré à Los Cabos.