Les ministres des Finances de la zone euro ont pris acte dimanche soir des premiers résultats des législatives en Grèce et ont souhaité que le pays se dote rapidement d'un nouveau gouvernement, afin de mettre en oeuvre les réformes promises en échange de l'aide financière.

Le forum de «l'Eurogroupe attend la formation rapide d'un nouveau gouvernement grec qui mette en oeuvre le programme auquel la Grèce et la zone euro se sont engagées en début d'année», indique-t-il dans un bref communiqué publié dimanche soir, après la publication de premiers résultats montrant que la droite conservatrice semble en mesure de constituer un gouvernement de coalition pro-euro.

«L'Eurogroupe prend note des résultats des élections en Grèce, qui ouvrent la voie à la formation d'un gouvernement qui dispose du soutien de l'électorat pour ramener le pays sur le chemin d'une croissance durable», poursuit le communiqué.

La Nouvelle Démocratie (droite) a obtenu 29,5% des voix, ce qui lui assurerait 128 sièges sur les 300 que compte le Parlement grec, selon une première estimation officielle.

S'estimant vainqueur du scrutin, le chef de la droite grecque, Antonis Samaras a appelé tous les partis pro-euro à rallier un «gouvernement d'union nationale».

De son côté, le parti opposé à la rigueur Syriza (gauche radicale) a reconnu sa défaite mais exclu de rejoindre une coalition. Il a en attendant poursuivi sa très forte croissance, en remportant 26,4% des voix.

Soulagé par ces résultats qui écartent le spectre d'une sortie de la Grèce de la zone euro, l'Eurogroupe «attend que les institutions de la troïka (les principaux bailleurs de fonds de la Grèce, ndlr) retournent en Grèce dès qu'un nouveau gouvernement sera en place (...) et se préparent au premier examen de la situation du pays, dans le cadre du second plan d'aide».

Les ministres des Finances de la zone euro n'ont pas organisé de conférence téléphonique après les résultats en Grèce, mais ils ont réitéré par voie de communiqué leur engagement à soutenir le pays, qui doit mettre en oeuvre un plan d'austérité drastique, en échange de l'aide fournie par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

La zone euro a dit reconnaître «les efforts considérables qu'on déjà dû faire les citoyens grecs» et s'est dite «convaincue que les réformes structurelles et budgétaires sont le meilleur moyen pour la Grèce de surmonter les défis sociaux et économiques et d'aller vers un avenir plus prospère au sein de l'Union monétaire».

Premier à réagir, Berlin a salué un résultat conforme à ses souhaits en se déclarant prêt à discuter des délais nécessaires à la mise en oeuvre des réformes.

Pour justifier cette flexibilité, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a souligné que la Grèce avait connu «une paralysie politique ces dernières semaines en raison des élections».

Jusqu'à présent, Berlin était resté inflexible sur le programme de réformes négocié par Athènes avec l'UE et le FMI en échange d'un sauvetage financier.

En Belgique, l'ancien ministre des Finances Didier Reynders a lui aussi affirmé qu'il existait «une marge de dialogue possible sur les délais de mise en oeuvre» du mémorandum conclu entre Athènes et ses créanciers. Une éventualité qui ne revient pas à donner un «chèque en blanc» à Athènes, a-t-il précisé.