Valérie Trierweiler, qui rêvait de réinventer le rôle de première dame de France, va sans doute être contrainte de revoir ses ambitions à la baisse après l'invraisemblable imbroglio provoqué par son tweet contre sa rivale Ségolène Royal en pleine campagne législative.

En quelques mots postés sur le réseau social, mardi, la journaliste a fait voler en éclat la réserve traditionnelle observée par les compagnes de chefs d'État.

Surtout, en apportant son soutien à un candidat socialiste dissident opposé à l'ex-compagne du chef de l'État à La Rochelle (ouest), elle a contrevenu spectaculairement à l'impératif fixé par François Hollande : plus de mélange entre vie privée et vie publique.

Son compagnon, qui se revendique président « normal » se retrouve, à peine un peu plus d'un mois après son élection, englué dans une affaire politico-sentimentale.

Jeudi, il apparaît à la Une de pratiquement tous les magazines et quotidiens pris en étau entre son « ex », Ségolène Royal, avec qui il a vécu près de 30 ans et qui est la mère de ses quatre enfants, et sa compagne actuelle.

Seul l'hebdomadaire Paris-Match, où Mme Trierweiler est toujours salariée, présente une Une différente, consacrée à... Anne Sinclair, l'épouse de Dominique Strauss-Kahn.

Résultat de ce dérapage : la nouvelle première dame qui voulait apporter un nouveau souffle en revendiquant une liberté de ton, se voit sommer par l'ensemble de la classe politique de revenir à plus de discrétion.

Depuis l'élection de son compagnon, Valérie Trierweiler peine en fait à trouver ses marques, tenaillée depuis entre sa volonté d'indépendance et les contraintes d'une fonction sans contours précis.

« Première dame, c'est un second rôle il faut l'accepter comme tel, moi ça me convient très bien », confiait-elle, il y a peu, à l'AFP. Dans le même temps, elle clame dans le quotidien britannique The Times qu'« elle ne sera jamais une potiche » et lance un appel public pour remplacer le terme de première dame.

Elle consacre son premier article post-élection dans Paris-Match à une biographie d'Eleanor Roosevelt, épouse de l'ancien président américain Franklin Roosevelt, écrivant ironiquement : « Tiens donc! Une First lady journaliste n'est pas une nouveauté. Évidemment, il faut regarder de l'autre côté de l'Atlantique pour trouver ce cas unique et ne pas hurler au scandale ».

Femme de caractère issue d'un milieu bourgeois désargenté, Valérie Trierweiler, deux fois divorcée, veut, dit-elle, à tout prix continuer à assurer la charge de ses trois enfants et donc garder son métier de journaliste.

Un véritable casse-tête, rien n'étant prévu pour permettre à la compagne du président de continuer à travailler. Elle quitte la rubrique politique, sa passion, pour éviter tout conflit d'intérêts, mais semble ne pas se rendre compte que tout ce qu'elle touche devient désormais politique.

Dès la cérémonie d'investiture, Mme Trierweiler avait cherché à innover, organisant pour la première fois une vraie passation de pouvoir, avec l'ex-première dame Carla Bruni-Sarkozy, suivant le président partout, y compris, fait inédit, lors de la descente en voiture des Champs-Élysées.

Mais elle n'aura aussi de cesse, selon plusieurs sources au Parti socialiste, « d'écarter » l'ancienne compagne du président : Ségolène Royal disparaît ainsi, pendant la campagne électorale, d'une vidéo sur François Hollande où figurent tous les dirigeants socialistes.

Hollande refuse de commenter

Le président français François Hollande a refusé jeudi de répondre au sujet d'un tweet embarrassant de sa compagne Valérie Trierweiler, lors d'une conférence de presse à Rome à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement italien Mario Monti.

« Je ne répondrai pas ici et à ce sujet », a déclaré M. Hollande en réponse à une question d'un journaliste.

Interrogé après la conférence de presse sur l'éventualité qu'il s'exprime sur ce sujet avant le second tour des législatives dimanche, M. Hollande a simplement répondu « non ». Sans en dire plus, il a semblé par un geste ne pas exclure d'évoquer la question par la suite.

Le président français affronte depuis mercredi une véritable tempête après un tweet de sa compagne

Dimanche prochain, victoire ou défaite à l'élection législative, le sort de Ségolène Royal pourrait relancer la guerre désormais ouverte entre l'ancienne et la nouvelle compagne du chef de l'État, avec des conséquences imprévisibles. Lors d'une réunion électorale à La Rochelle mercredi soir, Ségolène Royal est passée à l'offensive, mêlant elle aussi vie privée et vie publique.

Se disant « meurtrie » en parlant du tweet de la première dame, elle a demandé « le respect par rapport à une mère de famille dont les enfants entendent ce qui se dit... », et dont le père n'est autre que François Hollande.