Le Vatican a démenti samedi l'existence de divisions au sein des cardinaux de la commission de vigilance de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la banque du pape, au sujet du limogeage spectaculaire de son président Ettore Gotti Tedeschi le 24 mai dernier.

Plusieurs journaux italiens soutenaient que la commission n'avait pas ratifié la décision de limogeage d'Ettore Gotti Tedeschi.

«La commission cardinalice a pris acte de la décision du directoire de surintendance» (le conseil d'administration), a assuré au cours d'une conférence de presse à Milan le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège.

La commission a «communiqué par écrit au professeur Gotti Tedeschi que les fonctions de la présidence de l'Institut avaient été transférées ad interim au vice-président, comme prévu dans les statuts», a-t-il ajouté.

«Les affirmations publiées dans deux grands journaux --Il Corriere della Sera et La Repubblica-- sont infondées et hors de propos», a-t-il dit, en expliquant qu'après la défiance votée à l'unanimité contre Ettore Gotti Tedeschi, la Commission avait souhaité prendre contact avec lui par «courtoisie» et non pas par «incertitude» sur cette décision.

Ettore Gotti Tedeschi, 67 ans, fervent catholique, nommé à la tête de l'IOR en septembre 2009 pour y remettre les finances en ordre et permettre au Vatican de rejoindre la liste des pays respectant les normes contre le blanchiment («liste blanche»), avait quitté ses fonctions au terme d'un bras de fer concernant l'application d'une nouvelle loi vaticane sur la transparence financière.

Le limogeage du patron de l'IOR était survenu quelques semaines avant que les experts de Moneyval du Conseil de l'Europe ne décident début juillet si le Vatican pouvait figurer sur cette «liste blanche». Il s'est produit aussi dans un climat empoisonné au sein de l'administration du Saint-Siège.