Poursuivant sa première tournée à l'étranger depuis son élection, le président russe Vladimir Poutine sera vendredi à Berlin et Paris, où il affrontera des pressions pour infléchir son soutien à Damas, après une première étape au Bélarus.

Le dirigeant russe, investi il y a trois semaines pour un troisième mandat présidentiel après ceux de 2000-2008, doit s'entretenir à Berlin avec la chancelière Angela Merkel avant une conférence de presse commune en milieu de journée.

Il se rendra plus tard dans la journée à Paris pour une première rencontre avec le nouveau président français François Hollande, lors d'un dîner à l'Élysée.

Les deux responsables avaient initialement prévu de se rencontrer lors du sommet du G8 il y a dix jours mais M. Poutine avait délibérément boudé ce grand rendez-vous organisé par le président américain Barack Obama.

À Berlin comme à Paris, la Syrie devrait être au centre des discussions. Angela Merkel, qui exclut toute option militaire pour mettre fin aux violences dans le pays, a souligné jeudi que Moscou avait collaboré «de façon constructive» sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU lors de la condamnation du massacre de Houla qui a fait 108 morts.

«Il y aura un échange d'opinions libre» avec la chancelière allemande, a souligné le conseiller de Poutine pour la diplomatie, Yuri Ushakov.

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a critiqué jeudi l'attitude de la Russie, qui refuse toute nouvelle initiative de l'ONU sur la Syrie, avertissant qu'elle pourrait faire basculer le pays dans la guerre civile.

Mardi François Hollande avait dit son espoir de convaincre M. Poutine de changer de position, n'excluant pas la possibilité d'une intervention armée en Syrie, à condition qu'elle se fasse sous mandat des Nations Unies.

Mais le Kremlin, allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad, a averti jeudi qu'aucune pression ne le ferait changer de position.

«La position de la Russie est bien connue, elle est équilibrée, constante et absolument logique», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Dans la capitale française, Vladimir Poutine va chercher à développer une relation personnelle avec François Hollande, observent des experts.

Globalement, en Allemagne et en France, M. Poutine veut poursuivre le développement des relations avec les deux poids lourds de l'Union européenne, Moscou privilégiant les liens bilatéraux plutôt qu'avec l'UE dans son ensemble, soulignent des experts.