L'attentat à la bombe qui a fait une morte et sept blessées samedi matin parmi des lycéennes à Brindisi, est un évènement «complexe» aux modalités «pas habituelles» qui présente des «anomalies», a estimé la ministre de l'Intérieur Annamaria Cancellieri.

«Les hypothèses sont nombreuses et aucune ne nous donne de certitude», a déclaré la ministre interrogée par la chaîne de télévision en continu Sky TG24. Estimant qu'il faut «rester prudent», la ministre a toutefois admis être «fortement frappée» par le fait que le lycée des jeunes filles portait le nom du juge anti-mafia Giovanni Falcone et de sa femme Francesca Morvillo, tués dans un attentat à la bombe en Sicile il y a près de 20 ans.

La ministre a dit tenir informés «minute après minute», le chef du gouvernement Mario Monti et le président Giorgio Napolitano.

À la question de savoir s'il pourrait s'agir du début d'une nouvelle vague d'attentats mafieux comme il y a 20 ans, Mme Cancielleri a répondu: «Nous n'avons pas d'éléments pour le dire avec certitude, ce serait superficiel d'affirmer cela, c'est un attentat pas habituel» dans ses modalités. «Il faut être très prudents» sur les hypothèses, a-t-elle recommandé.

Selon les premiers éléments, la bombe était un engin artisanal formé de trois bonbonnes de gaz reliées entre elles et cachées dans des sacs à dos déposés sur un muret d'un lycée professionnel de cette ville des Pouilles.

Le 23 mai 1992, le juge Falcone et sa femme ainsi que leurs trois gardes du corps avaient été tués dans un attentat commis contre leur voiture avec 500 kilos de dynamite enterrés sous l'autoroute entre Palerme et le centre-ville.

Le 19 juillet de la même année, le juge Paolo Borsellino, autre magistrat anti-mafia, collègue et ami de Falcone, était assassiné dans l'explosion d'une bombe de 100 kg dans sa voiture, devant l'immeuble de sa mère.